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Bible Commentaries
Matthieu 4

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-25

Plan du commentaire biblique de Matthieu 4

Pr�ambule

J�sus est conduit par l�Esprit dans le d�sert pour �tre tent� par le diable. Il je�ne quarante jours et il a faim (1-2).

Premi�re tentation

Le tentateur lui insinue un doute sur sa qualit� de Fils de Dieu, qui contraste avec sa triste situation et le pousse � prouver qu�il l�est en usant de sa puissance miraculeuse pour se procurer l�aliment n�cessaire. J�sus lui oppose une parole de l��criture qui exprime sa pleine confiance en Dieu et son d�sir de lui ob�ir absolument (3-4).

Seconde tentation

Le diable le transportant dans la ville sainte, au haut du temple, l�invite � se pr�cipiter dans le vide pour montrer sa confiance illimit�e en Dieu. Il lui cite une parole de l��criture qui semble justifier une telle confiance. J�sus r�pond qu�il est aussi �crit?: Tu ne tenteras point Dieu (5-7).

Troisi�me tentation

Le diable le transportant sur une haute montagne et lui montrant tous les royaumes du monde et leur gloire, lui offre la domination universelle, s�il consent � lui rendre hommage. J�sus chasse Satan de sa pr�sence, en lui citant cette parole?: Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul. Le diable le laisse et des anges le servent (8-11).

Verset 1

La tentation de J�sus-Christ (chapitre 4)

Versets 1 � 11 � La tentation de J�sus

Comparer Marc�1.12-13?; Luc�4.1-13.

Ce r�cit, auquel passe l��vang�liste par cette simple particule alors, est la suite imm�diate de celui qui pr�c�de. La tentation succ�de au bapt�me. Luc (Luc�4.1, note) met express�ment ces deux faits en un rapport intime, dont la signification profonde n��chappera � aucun de ceux qui ont quelque exp�rience des choses spirituelles. �?J�sus, rempli du Saint-Esprit?�, est emmen� par cet Esprit au d�sert, pour se pr�parer dans la solitude, par la m�ditation, la pri�re et surtout par la tentation � l��uvre qu�il allait entreprendre. Tout homme de Dieu destin� � de grandes choses a besoin d�une telle pr�paration. Il la rencontre d�ailleurs infailliblement, car jamais la tentation n�est plus proche de lui ni plus dangereuse qu�au moment o� il a �t� combl� des gr�ces divines les plus signal�es. Si Dieu permet qu�il en soit ainsi pour tous, il le voulut pour son Fils bien-aim�, parce que cela �tait n�cessaire (voir verset 3, note).

Le d�sert n��tait pas celui o� se tenait Jean-Baptiste et o� J�sus venait d��tre baptis�, mais probablement le d�sert de la �?Quarantaine?�, ainsi nomm� par la tradition en m�moire de ces quarante jours et qui s��tend vers les montagnes, dans les environs de J�richo (Robinson, Palestine, p. 65?; F�lix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e �dition, p. 247). Marc�1.13 ajoute ce trait?:

il �tait avec les b�tes sauvages.

Le diable, nom qui signifie calomniateur, celui qui accuse les justes, nomm� dans l�Ancien Testament Satan, l�adversaire. Job�1.6?; Job�2.1?; Zacharie�3.1?; Jean�8.44?; Apocalypse�12.10 Repr�sentant de la puissance des t�n�bres �ph�siens�2.2?; �ph�siens�6.12-16 que J�sus venait d�truire 1�Jean�3.8, Satan devait d�s l�abord se montrer l�ennemi de son �uvre divine, comme il le fut jusqu�� la fin. Jean�13.2-27?; Jean�14.30 Le Sauveur nous le d�crit ainsi lui-m�me. Matthieu�13.19-39?; Luc�8.12

Matthieu, comme les autres �crivains du Nouveau Testament, le nomme (verset 3) le tentateur, � cause de son influence pernicieuse sur les hommes.

L�existence personnelle de cet ennemi de Dieu et de son r�gne n�est point un fait qui tienne � l�essence du christianisme?; mais ce fait occupe dans les r�v�lations divines une place tellement �vidente, qu�il faut, pour le nier, nier en m�me temps l�autorit� de ces r�v�lations. Ce fait n�a d�ailleurs absolument rien de contraire � la raison. D�s qu�on ne borne pas la cr�ation au monde mat�riel, qu�on admet l�existence d��tres spirituels, il est arbitraire de nier la possibilit� pour eux de tomber dans la r�volte et dans le mal. Or, un esprit d�chu de Dieu devient naturellement un �tre m�chant, un ennemi, un tentateur. Les manifestations du mal parmi les hommes montrent que des cr�atures toutes spirituelles peuvent �tre perverties et m�chantes. L�existence et l�action de Satan ne s�affirment que trop dans quelques-unes des exp�riences intimes les plus redoutables des chr�tiens.

Verset 2

Le je�ne du Sauveur fut une abstention absolue de nourriture Luc�4.2?; il faisait partie de sa pr�paration, comme ceux de Mo�se Exode�34.28 et d��lie. 1�Rois�19.8

Ces exemples bibliques d�un je�ne prolong� ont leur signification religieuse et morale?; ils sont physiquement possibles en des hommes que l�intensit� de la vie de l�Esprit �l�ve pour un temps au-dessus de la nature et de ses besoins. J�sus d�clare du reste express�ment (verset 4) quelle fut la source de sa vie au d�sert.

Toutefois cette privation devint pour le Sauveur une souffrance, qui pouvait ouvrir la porte � la tentation. C�est ce que marque l��vang�liste par cette expression apr�s cela (grec plus tard, ensuite) il eut faim et c�est aussi � ce besoin naturel que l�ennemi s�attaqua en premier lieu (verset 3).

Verset 3

Comment le tentateur s�approcha du Sauveur, par quel moyen il lui sugg�ra ses tentations, c�est ce que les �vang�listes passent sous silence. Ce silence a laiss� le champ libre aux conceptions les plus diverses quant au genre de notre r�cit. On peut les ramener � quatre principales, tour � tour soutenues par les ex�g�tes.

  1. Les uns ont vu dans notre r�cit un fait historique, qu�ils re�oivent avec tous ses d�tails dans son sens litt�ral et ext�rieur, y compris une apparition visible du d�mon. On ne peut nier que cette mani�re de voir ne soit, au premier abord, la plus conforme � l�id�e que les �vang�listes paraissent avoir eue du fait qu�ils racontent. � la r�flexion cependant ce sens litt�ral devient pour le moins douteux. Une sc�ne magique se d�roulerait sous nos yeux?: J�sus serait transport� � travers les airs sur le fa�te du temple?; ce serait aussi peu conforme aux tentations ordinaires du d�mon que peu digne du Sauveur. La troisi�me tentation serait plus impossible encore que cette seconde, puisqu�elle supposerait une montagne d�o� pussent �tre vus tous les royaumes du monde et leur gloire. Cette explication n�est pas d�ailleurs n�cessaire � la r�alit� de la tentation (voir la note suivante).
  2. D�autres pensent que J�sus aurait racont� � ses disciples cette profonde exp�rience de sa vie comme une parabole destin�e � les mettre en garde contre les tentations de l�adversaire et que les �vang�listes auraient rendu ce r�cit sous la forme historique dont nous le trouvons rev�tu Rien dans les enseignements du Sauveur ni dans les r�cits �vang�liques n�autorise cette supposition. Quand J�sus a propos� � ses disciples des paraboles, ils ont tr�s bien su les saisir et les rendre sous forme de Paraboles.
  3. D�autres encore, admettant l�id�e de notre r�cit telle qu�elle est bri�vement �nonc�e par Marc�1.12-13, ont vu dans sa forme actuelle un mythe qui aurait �t� d�velopp� ainsi par la tradition apostolique. Cette opinion est en contradiction avec le caract�re historique de nos �vangiles.
  4. On a suppos� enfin que toute cette histoire de la tentation, avec sa tragique r�alit�, s�est pass�e dans l��me du Sauveur et qu�elle fut, au d�but de son minist�re, un combat spirituel et moral avec le prince des t�n�bres, correspondant � la lutte redoutable de Geths�man� qui en marqua la fin. La forme du r�cit, en harmonie avec le g�nie de l�Orient, qui aime � dramatiser les faits du monde spirituel, n�est point inconciliable avec cette vue du sujet. Elle se rapproche �videmment de l�histoire de la tentation en �den, dont elle est la contrepartie et n�est pas sans analogie avec le d�but du livre de Job. Au reste, ce qui importe, ce n�est pas le caract�re du r�cit, mais bien le fait int�rieur et moral de la tentation qu�il s�agit pour nous de saisir dans sa s�rieuse et profonde r�alit� (comparer Jules Bovon, Th�ologie du Nouveau Testament, I, p. 233 et suivantes).

Dieu venait de d�clarer J�sus �?son fils bien-aim�?� (Matthieu�3.17)?; le Sauveur lui-m�me avait pleine conscience de cette dignit�. Le moindre doute � cet �gard aurait bris� la force n�cessaire � la lutte dans laquelle il entrait et qui ne devait finir qu�avec sa vie. Le tentateur cherche pr�cis�ment � lui insinuer ce doute?: Si tu est fils de Dieux� (comparer verset 6).

C�est le premier mot de la tentation en �den. �?Quoi, Dieu aurait-il dit?�?? Ce doute pouvait para�tre fond� dans la situation. Quoi?? Le fils de Dieu, le Messie, expos� � la faim, aux privations, aux souffrances?! Si tu l�es en effet, prouve-le � toi-m�me et � ton peuple par des prodiges qui servent � ta d�livrance et � ta Gloire. L� �tait la tentation?: faire usage de sa puissance miraculeuse pour �chapper � la souffrance de la faim, et, en ob�issant � Satan, sortir avec ostentation de l��preuve. Et il ne faut pas oublier que l�id�e pr�sent�e � J�sus par le d�mon �tait universellement r�pandue dans le peuple et que maintes fois d�j� elle pouvait s��tre offerte � lui par la bouche de ses contemporains. Isra�l attendait un Messie puissant et glorieux, qui r�tablirait la nation dans son ancienne splendeur terrestre, en l�affranchissant du joug de l��tranger.

J�sus adoptera-t-il cette pens�e si propre � s�duire le patriotisme d�un Isra�lite?? Ou bien entrera-t-il dans la longue carri�re d�humiliations et de souffrances dont le terme sera la croix, pour ne r�gner que par la v�rit� Jean�18.37 et pour accomplir la r�demption morale du monde?? Telle �tait la question qui constituait pour lui la plus redoutable tentation. Cette question est au fond la m�me qui se pose devant la conscience de tout homme. D�une part l��vangile lui dit?: Renonce � tout et � toi-m�me, prends ta croix et suis J�sus dans la voie de pauvret�, pour r�gner avec lui. D�autre part le monde l�invite � chercher la satisfaction de ses besoins naturels, de ses d�sirs �go�stes, � vivre pour soi-m�me?; il faut choisir� Et ce choix � faire, pour le disciple comme pour le Ma�tre, se repr�sente � chaque pas dans la vie?; il faut vaincre par l�ob�issance et le sacrifice de soi-m�me et pour cela avoir recours � une force qui n�est pas de la terre (verset 4).

Mais ici se pr�sente une question dont la solution emporte tout le sens de cette histoire?: J�sus �tait-il r�ellement accessible � cette tentation?? En d�autres termes, aurait-il �t� possible qu�il y succomb�t?? Si, m�connaissant la r�alit� de son humanit�, on r�pond n�gativement?; si, avec Calvin, on d�clare que les dards de Satan ne le pouvaient navrer ni blesser, c�est-�-dire qu�il �tait inaccessible au p�ch�, notre r�cit tout entier n�est plus qu�une fiction peu digne de l��vangile et J�sus cesse d��tre notre lib�rateur aussi bien que notre mod�le dans son combat et sa victoire. Non, tout est r�alit� dans sa vie humaine?; �?il a �t� tent� comme nous en toutes choses?�. H�breux�4.15 Second Adam, chef et repr�sentant de notre humanit�, il a livr� tous nos combats contre le p�ch� et la puissance des t�n�bres, pour lui-m�me d�abord et pour nous ensuite. S�il e�t succomb�, son �uvre e�t �t� perdue?; c�est parce qu�il a �t� �?consomm�?� qu�il a d�truit les �?�uvres du diable?� et qu�il est devenu �?l�auteur d�un salut �ternel pour tous ceux qui lui ob�issent?�. H�breux�5.9 (comparez Matthieu�3.13, note.)?;

Verset 4

Grec?: de toute parole sortant de la bouche de Dieu (Deut�ronome�8.3, cit� d�apr�s les Septante). Ces mots sont admirablement choisis, puisque c�est � Isra�l nourri de la manne au d�sert qu�ils sont adress�s. �?Il t�a humili�, il t�a fait avoir faim, mais il t�a nourri de manne�afin de te faire conna�tre que l�homme ne vivra pas de pain seulement, mais que l�homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de J�hova?�. Tel est le sens litt�ral de l�h�breu.

La version grecque a rendu tr�s bien ces derniers mots, car ce qui sort de la bouche de Dieu, c�est sa Parole toute-puissante et cr�atrice, par laquelle il avait ordonn� la manne et par laquelle il �?porte toute chose?�. H�breux�1.3 �?Quand Dieu parle, dit Luther, il ne prononce pas de simples paroles, mais des choses r�elles. Ainsi le soleil et la lune, le ciel et la terre, Pierre et Paul, toi et moi, nous ne sommes que des paroles de Dieu?�.

Toute �preuve, comme pour J�sus la d�faillance de la faim, peut ouvrir la porte � la tentation. Notre force est alors uniquement dans la confiance en Dieu et dans l�ob�issance � sa Parole?: Il est �crit. En r�pondant ainsi, J�sus ne veut pas dire que Dieu le nourrira d�une mani�re surnaturelle, sans pain, ni aliment mat�riel, par une parole, un ordre �manant directement de lui. Il affirme plut�t que la vie de l�homme ne d�pend pas seulement de la satisfaction de ses besoins physiques, mais avant tout de l�accomplissement des ordres de Dieu (comparer Jean�4.34).

Il ob�ira toujours � son P�re, de qui il attend jour apr�s jour l�entretien de sa vie. Il n�usera pas du pouvoir qu�il a de faire des miracles pour sortir arbitrairement de la position dans laquelle Dieu l�a plac�.

Verset 5

La ville sainte, J�rusalem. Luc�4.9?; �sa�e�48.2?; �sa�e�52.1?; Matthieu�27.53

Le saint lieu (hieron) indique dans le Nouveau Testament tout l�ensemble des portiques, cours et �difices qui formaient les d�pendances du temple ou sanctuaire (naos), que nos versions ordinaires confondent avec le premier de ces termes. On s�est donn� beaucoup de peine pour d�terminer ce que pouvait �tre cette aile ou ce fa�te d�un �difice o� le tentateur fit monter J�sus?; on n�est arriv� qu�� des conjectures.

Verset 6

Psaumes�91.11-12, cit� � peu pr�s litt�ralement. Dans la premi�re tentation, le?: �?Si tu es�?� devait conduire J�sus � cette conclusion?: Ne te laisse manquer de rien?! Aide-toi toi-m�me?!

Ici les m�mes mots signifient?: �?N�aie peur de rien?; en tout cas Dieu t�aidera?�. C�est la tentation oppos�e?; l�, le manque de foi, qui est l��preuve des commen�ants?; ici, en quelque sorte, l�exc�s de foi, ou l�abus de la foi, qui ne peut �tre que le danger des avanc�s� Pr�cis�ment parce que cette suggestion fait appel � la foi, Satan l�appuie d�une promesse divine� Il avait remarqu� que deux fois J�sus lui avait oppos� comme un bouclier une parole scripturaire?; il essaie � son tour de se servir de la m�me arme.� Godet

Beaucoup d�interpr�tes pensent que Satan incitait J�sus � accomplir un miracle d�apparat qui l�ai fait reconna�tre comme Messie par la multitude enthousiasm�e, mais notre r�cit n�indique pas ce but et ne nous montre pas la foule spectatrice du miracle.

Verset 7

Deut�ronome�6.16, cit� d�apr�s les Septante?; l�h�breu porte?: �?Vous ne tenterez point J�hova votre Dieu, comme vous l�avez tent� en Massa?�.

Tenter Dieu, dans cette premi�re application, c��tait murmurer contre lui et ses dispensations, c��tait aussi exiger de lui des manifestations extraordinaires de sa puissance et de sa bont�. Exode�17.2-7?; comparez Psaumes�95.9?; 1�Corinthiens�10.9

Tel e�t �t� le p�ch� de J�sus, s�il avait consenti � s�exposer � un danger inutile, en comptant sur la protection de Dieu (verset 6, note). S�il avait eu pour cela un ordre positif de Dieu, ou s�il avait eu un but qui p�t servir � la gloire de Dieu, il se serait expos� au danger sans tenter Dieu. C�est ainsi qu�il sut se soustraire aux emb�ches de ses ennemis, puis, quand �?son heure fut venue?�, aller se livrer entre leurs mains. Jean�11.7-10?; Matthieu�26.53-54

Verset 9

C�est-�-dire �?si tu me rends hommage comme � ton roi?�?; car Satan ne pouvait exiger l�adoration proprement dite?; le pi�ge eut �t� trop grossier. Le Sauveur savait que tous les royaumes du monde lui �taient promis, Psaumes�2.8 mais comment devait-il en prendre possession?? Il pouvait choisir entre ces deux voies?: fonder son royaume avec puissance et avec �clat par des moyens emprunt�s � la sagesse du si�cle, plus encore par le prestige de son pouvoir miraculeux, qui e�t fascin� son peuple?; ou le fonder par le renoncement � tout ce que le monde pouvait offrir, par l�humiliation, la souffrance, le sacrifice de lui-m�me (verset 3, note). Satan le pousse dans la premi�re de ces voies, qui r�pond si bien aux aspirations de l�humanit� naturelle. Il se pr�sente � lui comme le prince de ce monde?; il est r�ellement le possesseur des biens qu�il offre, puisqu�il incarne l�esprit du monde. Comparer Luc�4.6?; Jean�12.31?; Jean�14.30?; Jean�16.11

Cette proposition n�est point, comme on pourrait le croire, un mot chim�rique et sans port�e. Par la s�duction du p�ch� et de ses convoitises, le prince des t�n�bres r�gne, en effet, dans le monde et nul doute que, s�il avait voulu se courber sous cet empire, J�sus, avec des dons admirables, n�eut acquis une somme immense de richesses et d�honneurs.� Bovon, Th�ologie du Nouveau Testament, I, o. 244

Mais J�sus a d�m�l� le pi�ge de l�adversaire?; il refoule toute ambition, tout d�sir de grandeur charnelle?; il choisit la voie de l�abaissement, de l�immolation, de la croix. Il y marchera d�sormais sans faiblir, mais non sans passer par bien des luttes. Jean�12.27?; Matthieu�26.38

C�est bien dans cette alternative qu��tait l�essence de la tentation et l�on comprend pourquoi, d�apr�s notre �vangile, c�est l� le dernier des trois assauts de Satan?; aussi pr�f�rons-nous l�ordre de ce r�cit � celui que nous trouvons dans l��vangile de Luc.

Verset 10

Deut�ronome�6.13, librement cit�.

Cette charte du monoth�isme de l�Ancien Testament, prise dans son sens absolu, exclut toute autre adoration et fait de Dieu seul le grand mobile de toutes nos actions. Pour la premi�re fois dans ce r�cit, J�sus appelle le tentateur Satan, ce qui signifie l�adversaire, parce qu�il p�n�tre � fond le but de ses insinuations, et cela, au moment m�me o� l�ennemi lui offre ses plus grandes faveurs.

Verset 11

La victoire est remport�e, J�sus se retrouve en communion avec les puissances du ciel, les anges qui l�assistent et le servent (comparer Jean�1.51?; Luc�22.43?; 1�Rois�19.5).

Les tentations les plus diverses se reproduiront durant toute la vie humaine du Sauveur (Luc�4.13 note), mais la victoire par laquelle il a d�finitivement rejet� l�id�e fausse du Messie, qui r�gnait dans son peuple et que Satan lui insinuait, est le gage de toutes ses autres victoires.

La puissance des t�n�bres est bris�e?; et le Sauveur a acquis la force et la sympathie, qui lui permettront de d�livrer ses rachet�s, lorsqu�ils souffriront la tentation. H�breux�2.18

Verset 12

Retour en Galil�e

Apr�s l�emprisonnement de Jean-Baptiste, J�sus se retire en Galil�e?; il quitte Nazareth et s��tablit � Caperna�m?; ainsi s�accomplit la promesse faite par �sa�e � la terre de Zabulon et de Nephthali, qu�une grande lumi�re se l�verait sur elle (12-17).

Appel des premiers disciples

J�sus, marchant sur les bords du lac, voit Pierre et Andr� son fr�re occup�s � p�cher?; il les appelle � le suivre, leur annon�ant qu�il les fera p�cheurs d�hommes?; ils ob�issent � l�instant. Plus loin, il rencontre deux autres fr�res, Jacques et Jean, auxquels il adresse la m�me vocation?; et eux, quittant tout, s�attachent � lui (18-22).

Aper�u du minist�re de J�sus

L��vang�liste donne un aper�u du minist�re de J�sus. J�sus parcourt toute la Galil�e, pr�chant et gu�rissant. Sa renomm�e se r�pand dans la Syrie enti�re, de toutes parts on lui am�ne les malades, de grandes foules le suivent (23-25).

Inauguration et esquisse de l�activit� du Christ

Versets 12 � 25 � Retour de J�sus, son minist�re en Galil�e

Comparer Marc�1.14-20?; Luc�4.14-15?; Luc�5.1-11

Livr�, c�est-�-dire mis en prison. L��vang�liste raconte plus tard en d�tail ce grave �v�nement (Matthieu�14.1 et suivants?; comparez Luc�3.19-20).

Verset 13

Matthieu, dans ce verset, Marc Marc�1.14 et Luc Luc�4.14 placent ce retour en Galil�e imm�diatement apr�s le bapt�me et la tentation de J�sus. Luc raconte son s�jour � Nazareth, que Matthieu ne fait qu�indiquer (verset 13).

Ce r�cit, qui parait omettre diverses circonstances, est difficile � concilier chronologiquement avec celui de Jean, qui rapporte le retour de J�sus en Galil�e (Jean�1.44), les noces de Cana (Jean�2.1 et suivants), un voyage � J�rusalem � la f�te de P�ques (Jean�2.13), l�entretien avec Nicod�me (Jean�3.1 et suivants), un s�jour prolong� et un commencement de minist�re dans la terre de Jud�e, o� Jean-Baptiste lui rend un dernier t�moignage (Jean�3.22 et suivants). Et, � cette occasion, le quatri�me �vangile remarque express�ment que �?Jean n�avait pas encore �t� mis en prison?�. Son intention est �videmment de rectifier la confusion qui s��tait produite dans la tradition (comparer Jean�3.24, note). Il raconte ensuite un second retour en Galil�e par la Samarie. Jean�4.3 et suivants. Ce retour eut lieu en d�cembre (Jean�4.35).

Il est manifeste, dit M. Godet, que ces deux premiers retours de Jud�e en Galil�e ont �t� fondus en un par nos synoptiques comme ils l��taient probablement dans la tradition, ce qui a fait dispara�tre dans la narration ordinaire presque tous les faits qui les avaient s�par�s.

Cette confusion a amen� les synoptiques � rapprocher des �v�nements d��poques diff�rentes. La mention du retour de J�sus en Galil�e �?avec la puissance de l�Esprit?� qu�il avait re�u au bapt�me et par lequel il avait vaincu au d�sert Luc�4.14, se rapporte plut�t au premier retour. Jean�1.44?; Jean�2.1 L�emprisonnement de Jean (verset 12) Marc�1.14 fut le motif du second retour. Celui-ci fut suivi de la pr�dication de J�sus � Nazareth et de la translation du domicile de J�sus � Caperna�m. Le r�cit de Luc Luc�4.16 et suivants donne la raison pour laquelle J�sus quitta Nazareth, o� il avait d�abord demeur� avec ses parents (Matthieu�2.23).

Capharnaoum ainsi portent les plus anciens manuscrits et l�on suppose ce nom form� de l�h�breu Caphar-Nachoum, qui signifie �?village de consolation?�, ou, selon d�autres interpr�tes, bourg de Nahum, par allusion au proph�te de ce nom.

Ce lieu n�est pas connu dans l�Ancien Testament, mais c��tait, au temps du Sauveur, une ville de commerce florissante, surtout parce que, situ�e au nord-ouest de la mer de Tib�riade, ou lac de G�n�zareth, elle se trouvait sur la route de Damas, � Ptol�ma�s. C�est � cause du privil�ge qu�eut cette ville de voir J�sus habiter au milieu d�elle, qu�elle s�attira une s�v�re condamnation (Matthieu�11.23).

La pr�diction de J�sus a �t� si bien accomplie, que les voyageurs et les arch�ologues discutent encore sur l�emplacement de Caperna�m. Il faut le chercher probablement en un lieu nomm� Tell Houm, o� l�on trouve quelques cabanes b�ties par des b�douins pillards au milieu de nombreuses ruines recouvertes d��pines, � une centaine de pas du lac (voir F�lix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e �dition, p. 369 et Philippe Bridel, La Palestine Illustr�e, IV).

L��vang�liste remarque encore que Caperna�m �tait situ� sur les confins des deux tribus de Zabulon et de Nephthali qui occupaient, en effet, le nord-ouest de la Palestine (Josu�19.10 et suivants, 32 et suivants). On voit que, par ses remarques g�ographiques, Matthieu pr�pare la citation qu�il va faire de la proph�tie d��sa�e.

Verset 16

�sa�e�8.22?; �sa�e�9.1, librement cit� d�apr�s l�h�breu et les Septante. Matthieu ne fait que r�p�ter, apr�s le proph�te, le nom de ces contr�es plong�es dans de profondes t�n�bres et destin�es � voir bient�t une grande lumi�re. Voici, d�apr�s l�h�breu, la proph�tie d��sa�e?: �?Car il ne fera pas toujours sombre l� o� est maintenant l�angoisse. Comme les premiers temps ont couvert d�opprobre la terre de Zabulon et la terre de Nephthali, ainsi les derniers temps couvriront de gloire le chemin de la mer, la contr�e au-del� du Jourdain, le district des Gentils. Le peuple qui marchait dans les t�n�bres a vu une grande lumi�re?; ceux qui �taient assis dans la r�gion de l�ombre de la mort, la lumi�re a resplendi sur eux?�. Ainsi, toutes les contr�es voisines du Jourdain � l�est et de la mer � l�ouest et jusqu�au district ou � la Galil�e des gentils, ainsi appel�e parce qu�elle confinait vers le nord aux r�gions pa�ennes de la Ph�nicie, auront part � la grande lumi�re annonc�e par le proph�te.

L��vang�liste voit avec raison, dans l��tablissement de J�sus � Caperna�m et dans le minist�re qu�il allait exercer en ces contr�es � demi pa�ennes, l�accomplissement de la proph�tie d��sa�e. Le sens historique et premier de cette pr�diction concernait la d�livrance de ce pays opprim� et souvent d�vaste par les fr�quentes guerres d�Isra�l avec les Syriens et plus tard avec les Assyriens. Mais aussit�t le proph�te s��l�ve � la pens�e d�une autre d�livrance (�sa�e�9.1-7) par le grand Lib�rateur qu�il d�crit et qui apporte la lumi�re et la vie avec la libert�.

Il semble que l��vang�liste ait un plaisir particulier � montrer le Sauveur consacrant ses premiers travaux aux contr�es les plus obscures et les plus mis�rables?; ce fut le caract�re de toute son �uvre de s�abaisser vers les plus humbles et de �?chercher ce qui �tait perdu?�. Quelques versions fran�aises (celles de Rilliet, de Edmond Stapfer, de Pau-Vevey, d�Ostervald r�vis� et de Lausanne) rendent par un vocatif les premiers mots de ce passage?: �?Terre de Zabulon, terre de Nephthali?�?! L�absence de l�article ne l�exige point et l�ensemble de la construction, aussi bien que le texte d��sa�e, montrent que ces noms propres sont au nominatif.

Ces mots?: sur le chemin de la mer ne doivent pas s�appliquer � la mer de Tib�riade, mais ils rappellent que?:

la grande route des caravanes qui se rendent de Damas et de Palmyre � la c�te de la M�diterran�e coupe, dans son extr�mit� septentrionale, le bassin du lac de G�n�zareth. On peut s�imaginer quelle devait �tre la prosp�rit� d�une contr�e si privil�gi�e et l�on ne s��tonnera pas trop de l�immense population qui parait y avoir �t� accumul�e du temps de la domination des Romains. Lorsque J�sus, repouss� par ses concitoyens, quitta Nazareth et vint fixer son s�jour pr�s du lac de Tib�riade, ce ne fut point, on peut le croire, le charme de cette nature, les d�lices de ce climat qui l�attir�rent sur ce rivage. Le Fils de l�homme venait chercher et sauver ce qui �tait perdu. Ce qui l�attirait sans doute, c��taient ces grandes populations actives et industrieuses, mais absorb�es dans les int�r�ts grossiers de la terre?; c��taient ces foules mis�rables et errantes comme des brebis qui n�ont point de berger et pour lesquelles il �tait saisi de compassion.� F�lix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e �dition, page 353

Ce terme?: l�ombre de la mort, est l�expression � la fois �nergique et po�tique des t�n�bres les plus profondes, telles que celles qui r�gnent dans la mort. Psaumes�23.4?; Job�3.5?; Job�10.21

Verset 17

M�mes paroles que celles dans lesquelles Jean-Baptiste r�sumait toute sa pr�dication (Matthieu�3.2, note). J�sus lui-m�me ne pouvait avoir acc�s dans les �mes qu�en r�veillant d�abord en elles le sentiment du p�ch� et le besoin de la d�livrance.

Verset 18

Mer de Galil�e, ou de Tib�riade, ou lac de G�n�zareth, form�e par le Jourdain qui la traverse du nord au sud, ayant vingt kilom�tres dans sa longueur, douze dans sa plus grande largeur, de forme ovale, entour�e de montagnes qui en font le centre d�un pittoresque paysage. Les eaux du lac sont douces, claires, fra�ches, abondantes en poissons, souvent violemment agit�es par les vents. � tous les avantages dont l�a embelli la nature, le lac de G�n�zareth joint les immortels et religieux souvenirs qu�a laiss�s sur ses bords la pr�sence du Sauveur, qui y passa la plus grande partie de son minist�re (voir l�int�ressante description qu�en fait M. F�lix Bovet dans son Voyage en Terre Sainte, 7e �dition, p. 347 et suivants et comparez Philippe Bridel, La Palestine Illustr�e, IV).

Simon �tait le nom du disciple. Il avait re�u le surnom de Pierre lors de sa premi�re rencontre avec J�sus sur les bords du Jourdain. Plus tard ce nom lui fut confirm� dans une circonstance solennelle (Matthieu�16.18?; comparez Jean�1.43 note). Andr�, son fr�re, fut avec Jean le premier disciple de Jean-Baptiste qui s�attacha � J�sus. Jean�1.35-41 Ces deux fr�res �taient de Bethsa�da. Jean�1.45. Ils se livraient � leurs travaux de p�cheurs au moment o� J�sus les appelle � le suivre.

Si l��vangile �tait d�une telle nature qu�il p�t �tre propag� et maintenu par des potentats, Dieu ne l�aurait pas confi� � des p�cheurs. � Luther

Verset 19

Les circonstances de la vocation de ces quatre disciples (verset 21) ont paru � quelques interpr�tes �tre en contradiction avec le r�cit de Jean (Jean�1.37 et suivants), dont la sc�ne est aux lieux m�mes o� le pr�curseur baptisait et avant son emprisonnement, tandis que, selon Matthieu, cette vocation a eu lieu en Galil�e, apr�s cet �v�nement (comparer verset 12, note).

Ils objectent encore que, d�apr�s le r�cit de Jean, J�sus connaissait ces disciples, tandis que Matthieu semble raconter une premi�re rencontre avec eux. � cela on peut r�pondre que dans sa premi�re rencontre avec ses disciples, rapport�e par Jean, J�sus les appela � la foi?; que dans celle-ci, qui est identique avec Luc�5.1 et suivants, il les appelle au minist�re. On peut distinguer m�me une troisi�me vocation � l�apostolat proprement dit. Matthieu�10.2-14

Comparer Fr�d�ric Godet, Commentaire sur Saint Luc, 1, p. 345.

Verset 22

On a conclu de ce passage que Jacques, nomm� le premier, �tait le fr�re a�n� de Jean.

Ils ob�issent imm�diatement � l�appel de J�sus, quittant, pour le suivre, non seulement leur barque et leur vocation terrestre, mais leur p�re (voir la note pr�c�dente).

Verset 23

Le mot synagogue signifie r�union, assembl�e et, par extension, le lieu o� l�on se r�unit. Depuis l�exil subsistait dans les synagogues, ind�pendamment des grandes assembl�es solennelles dans le temple de J�rusalem, un culte qui consistait surtout dans la lecture et l�explication de la loi et des proph�tes. Chaque Isra�lite qualifi� pour cela pouvait y prendre la parole, avec l�autorisation de celui qui pr�sidait l�assembl�e. J�sus et apr�s lui les ap�tres, saisirent fr�quemment cette occasion d�annoncer l��vangile � leur peuple (comparer Luc�4.15, note. Voir sur l�organisation et le r�le de la synagogue, Edmond Stapfer, La Palestine au temps de J�sus-Christ, page 322 et suivantes).

La bonne nouvelle de ce royaume de justice et de paix qu�il venait fonder sur la terre (comparer Matthieu�3.2, seconde note).

Pr�cher et gu�rir, telle �tait la double action de J�sus, c�est ainsi qu�il se manifestait comme Sauveur. Et telle est sa double action dans le monde moral.

Aussi ses miracles, �uvres de puissance et d�amour, sont-ils appel�s dans le Nouveau Testament des signes.

Verset 24

Province romaine dont la Palestine faisait partie et qui comprenait les contr�es pa�ennes situ�es au nord de cette Galil�e o� J�sus exer�ait son minist�re. Sa renomm�e se r�pandit dans ces pays et plusieurs surent profiter de la connaissance qu�ils acquirent ainsi de lui (voir par exemple Matthieu�15.21 et suivants).

Parmi les divers genres de maladies �num�r�s ici, il en est deux qui ne sont pas sans difficult� quant � leur nature?: Que faut-il entendre par lunatiques et d�moniaques Le premier de ces termes est le participe d�un verbe qui signifie proprement �tre sous l�influence de la lune. Il parait d�signer une cat�gorie sp�ciale d��pileptiques, sur la maladie desquels la lune exer�ait, croyait-on, une certaine influence.

Les �vangiles ne nous racontent qu�une seule gu�rison de lunatique (Matthieu�17.15) et le terme ne se retrouve pas ailleurs dans le Nouveau Testament.

Quant aux d�moniaques, dont les gu�risons sont si fr�quemment rapport�es dans les �vangiles synoptiques, il sera plus � propos d�y revenir � l�occasion d�une de ces gu�risons (voir Matthieu�8.28 et suivants, note).

Verset 25

La D�capole, c�est-�-dire les dix villes, �tait une province situ�e au-del� du Jourdain, au nord-est de la Palestine et qui comprenait dix villes principales.

On d�signait ainsi la P�r�e.

L��vang�liste met un soin particulier � montrer ces grandes foules qui suivaient alors J�sus, parce qu�elles formeront son auditoire pour le discours qu�il va prononcer.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-4.html.
 
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