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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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versets 1-47
19 � 47 Discours de J�sus
J�sus confirme la d�claration qu�il vient de faire (verset 17), mais en l�expliquant. Pour cela il �nonce d�abord une pens�e n�gative, puis une grande affirmation.
Dans la premi�re, il ne nie point qu�il n�ait, absolument parlant, de pouvoir � soi, mais il exprime l�impossibilit� morale o� il est de rien faire qui ne soit en pleine harmonie avec la volont� de son P�re, et cela pr�cis�ment parce qu�il est le Fils, son image, son r�v�lateur, son repr�sentant, qui ne peut agir que dans une communion parfaite avec lui.
Or, il a toujours une intuition imm�diate de tout ce que Dieu fait il ne peut rien faire � moins qu�il ne le voie faire au P�re (grec s�il ne voit le P�re faisant quelque chose). Comparer verset 10.
Il est, comme un fils, qui suit avec attention tout ce que fait son P�re, afin de ne jamais s��carter de la voie que le P�re lui montre. De cette union de nature, de volont� et d�amour, dans laquelle le Fils vit avec le P�re, il r�sulte que (grec) les choses, quelles qu�elles soient, que le P�re fait, le Fils les fait pareillement.
Cette d�claration est une confirmation expresse de la parole qui a scandalis� les Juifs (verset 17).
L�unit� d�action du P�re et du Fils (verset 19) ne r�sulte pas seulement de la relation de nature qui les unit en tant que P�re et Fils. J�sus a soin, dans l�explication (car) qu�il en donne, d�accentuer son caract�re moral : c�est un ineffable rapport d�amour (Jean 3:35), dans lequel le P�re se communique au Fils et lui montre tout ce qu�il fait.
Les mots voir (verset 19) et montrer (verset 20) expriment des actes tout int�rieurs, tout spirituels. Le P�re ne montre pas au Fils des �uvres d�j� ext�rieurement r�alis�es et que le Fils n�aurait qu�� imiter. Et d�autre part, le P�re n�accorde pas seulement au Fils des visions passag�res, comme jadis aux proph�tes, des illuminations exceptionnelles dans les moments critiques de sa carri�re.
Non, l�action du P�re qui montre et celle du Fils qui voit sont des actions continues. Le Fils est l�objet de la part du P�re d�une initiation de tous les instants. Lui, le Fils unique, qui est �?dans le ciel?� (Jean 3:13), �?dans le sein du P�re?� (Jean 1:18), contemple les pens�es �ternelles de Dieu, qui sont d�j� virtuellement des �uvres, et il les accomplit, il les fait passer l�une apr�s l�autre � l��tat r�el. Mais cette initiation du Fils est progressive, et l�activit� qu�il d�ploie en vertu de cette initiation est de m�me soumise � une gradation.
C�est la v�rit� qu��nonce la seconde partie du verset 20 : il lui montrera des �uvres plus grandes que celles-ci.
Ce dernier mot se rapporte, suivant M. Godet, � la gu�rison de l�impotent et aux miracles du m�me genre que J�sus accomplissait, et dont les Juifs �taient alors les t�moins; suivant M. Weiss, il d�signerait les �uvres que J�sus accomplissait le jour du sabbat (verset 16), en pr�tendant r�gler sa conduite sur l�activit� de Dieu qui ne conna�t pas l�interruption du sabbat.
Il y a du vrai dans cette derni�re explication; elle n�est pas incompatible avec la premi�re, car si la gu�rison de l�impotent a provoqu� l��tonnement et le scandale des Juifs, c��tait surtout parce qu�elle �tait accomplie le jour du sabbat et affichait la pr�tention de J�sus d��tre ma�tre du sabbat (verset 1, note).
Les �uvres plus grandes qu�il accomplira dans l�avenir sont d�s lors des �uvres qui, plus encore que ce miracle fait un jour de sabbat mettront en relief sa souveraine dignit� et feront �clater sa gloire divine. J�sus va mentionner (versets 21-30) quelques-unes de ces grandes �uvres qu�il accomplira jusqu�� la fin des temps, mais auparavant il ajoute : afin que vous soyez dans l��tonnement. Afin que, tel est le dessein de Dieu; et comme J�sus parle � des hommes qui se sont montr�s incr�dules,
D�autre part, comme ce mot signifie aussi �tre dans l�admiration, Bengel l�entend dans ce sens : �?Vous qui maintenant ha�ssez, vous rendrez hommage par votre admiration et votre foi?�. C�est ce qui eut lieu, au moins pour quelques-uns des adversaires (Jean 11:44-45).
J�sus justifie et explique (car) son affirmation que le P�re lui montrera des �uvres plus grandes, en nommant ces �uvres : ce sont la r�surrection et le jugement de l�humanit� (versets 21-29).
Ici se pose une question qui a divis� les interpr�tes, depuis les P�res de l��glise jusqu�� nos jours : De quels morts et de quelle r�surrection s�agit-il dans ce discours de J�sus ? (versets 21-29).
Les uns pensent que, dans tout ce passage, il est question de la r�surrection des morts au sens corporel et du jugement dernier (Plusieurs P�res, Bengel, Hengstenberg). Cette opinion est incompatible, d�abord avec les mots : �?ceux qu�il veut?�, puis avec les versets 23, 24, 25 (voir les notes).
D�autres, au contraire, entendent tout ce discours dans le sens exclusif d�une r�surrection spirituelle et du jugement int�rieur et moral qu�exerce l��vangile partout o� il est pr�ch�. Cette interpr�tation devient impossible en pr�sence des versets 28, 29.
Un troisi�me groupe reconna�t que le Sauveur parle d�abord de son action spirituelle et actuelle sur les �mes (versets 21-27), et qu�il annonce ensuite la r�surrection universelle du dernier jour (versets 28, 29).
Cette interpr�tation, pr�sent�e d�j� par Calvin, a �t� admise par la plupart des ex�g�tes modernes : L�cke, Tholuck, Meyer, etc.
On peut, par une analyse plus exacte encore du discours, y distinguer trois parties :
Cette division, indiqu�e d�j� par de Wette, est adopt�e par MM. Asti� Luthardt, Weiss, Keil, Godet, etc.
Ressusciter les morts et les faire vivre, maintenir en eux la vie, apr�s les avoir arrach�s � la mort, est �minemment une �uvre de Dieu, source de toute vie (Deut�ronome 32:39; 1 Samuel 2:6; Romains 4:17).
Or le Fils d�clare solennellement que cette �uvre de Dieu est aussi la sienne. Les interpr�tes se demandent dans quelle relation l��uvre de vivification accomplie par le Fils se trouve avec celle que le P�re accomplit. R�soudre cette question revient � d�terminer le sens de la locution : comme� de m�me�
M. Godet estime que ce n�est pas tenir compte de cette locution que de dire : le Fils est l�organe du P�re; c�est par lui que le P�re ex�cute l��uvre de r�surrection qui rentrait dans son plan du salut.
En employant cette locution, J�sus penserait � une �uvre r�elle qu�accomplit le P�re et � laquelle r�pond la sienne. Cette �uvre serait l��uvre � la fois cr�atrice, conservatrice et r�paratrice que l�Ancien Testament attribue � Dieu. Dieu l�a accomplie jusqu�ici, mais J�sus s�en fait maintenant �?l�agent dans le milieu particulier o� il se trouve � chaque moment, ce milieu s��tendra toujours davantage, sa capacit�, � lui, pour l�op�rer, s�accro�tra dans la m�me mesure, jusqu�� ce que ce domaine soit l�univers et la puissance du Fils, la toute-puissance?� (comparer Matthieu 28:18).
Et M. Godet indique comme degr�s de cette croissance : les miracles isol�s de r�surrection corporelle et spirituelle, la r�surrection morale de l�humanit� par la communication du Saint-Esprit, la victoire sur la mort et la r�surrection universelle.
On a object� � cette explication, qui s�duit au premier abord par ses vues profondes sur l��uvre de J�sus-Christ et la part de v�rit� qu�elle renferme :
Le vague de la pens�e, � cet �gard, provient de ce que, dans tout ce passage (versets 19-23), le Fils ne d�crit pas encore son activit�, mais affirme, par des d�clarations g�n�rales et abstraites, son unit� et son �galit� avec le P�re, pour aboutir � la conclusion du verset 23.
En disant : ceux qu�il veut, J�sus ne pr�tend point que jamais sa volont� puisse �tre ind�pendante de celle du P�re (verset 19), ni qu�il y ait dans cette volont� aucun arbitraire.
Calvin voit � tort dans ces mots l�id�e de la pr�destination ils expriment, d�une mani�re g�n�rale, l� puissance qu�a le Sauveur de donner la vie. Il voudrait la r�pandre sur tous; s�il y a une limite, elle n�est pas dans sa volont�, mais dans les hommes, selon qu�ils croient ou ne croient pas (versets 24, 25).
Ce verset explique (car) le pouvoir qu�a le Fils de vivifier ceux qu�il veut (verset 21),.
Ce pouvoir r�sulte du fait que �?le P�re (grec) non plus ne juge personne, mais a remis tout le jugement au Fils?� : Cette pr�rogative de juger, est impliqu�e dans la pr�c�dente : Celui qui donne la vie � qui il veut doit aussi exercer seul le jugement en vertu duquel il vivifie.
De l� cette d�claration que le P�re ne juge personne, mais laisse au Fils tout le jugement, le jugement sous toutes ses formes.
Il ne faut point entendre ce mot de jugement comme le font plusieurs ex�g�tes, dans le sens de condamnation, mais le prendre au sens le plus g�n�ral; il s�agit avant tout de ce jugement int�rieur et actuel qui s�accomplit en chaque �me, au moment o� elle entend la Parole de v�rit�, et qui deviendra d�finitif par le jugement du dernier jour (voir Jean 3:18, note). De l� ce verbe au pr�sent : ne juge personne.
La conjonction : afin que indique l�intention de Dieu lui-m�me en remettant tout jugement au Fils : c�est qu�il soit honor� de tous � l��gal du P�re (comme).
Or, honorer Dieu, avec tous les sentiments de v�n�ration et d�amour qui lui sont dus, c�est l�adorer, et cette adoration revient au Fils comme au P�re (Philippiens 2:9-11).
Le Sauveur confirme cette v�rit� par une d�claration n�gative qui la rend plus absolue encore : ne pas honorer le Fils, c�est ne pas honorer le P�re qui l�a envoy�, qui se r�v�le en lui seul et qui n�est connu qu�en lui (Matthieu 11:27; 1 Jean 2:23).
Quelle r�v�lation pour ces auditeurs de J�sus qui le ha�ssaient jusqu�� vouloir le faire mourir ! (verset 18; comparez Jean 15:23).
En v�rit�, en v�rit� ! ces mots marquent la solennit� de l�affirmation et l�importance de la v�rit� �nonc�e. J�sus aborde le second point de son discours (verset 21, note). Il d�crit, dans sa r�alisation historique et progressive au sein de l�humanit�, l��uvre de jugement et de vivification que le P�re lui a confi�e (versets 24-27).
J�sus ressuscite les morts par sa parole, dont la puissance divine cr�e en eux, tout ensemble, la foi et la vie, une vie imp�rissable de l��me, la vie �ternelle que poss�de d�s � pr�sent le croyant (a et non pas aura) et qui se d�veloppera jusqu�� la perfection (Jean 8:51).
Il faut remarquer encore qu��couter la parole de J�sus et croire en Dieu qui l�a envoy� est une seule et m�me chose, tellement le Sauveur est p�n�tr� de la pens�e que sa parole est la parole m�me de Dieu.
De la mort spirituelle � la vie �ternelle (voir 1 Jean 3:14, o� se trouve la m�me expression).
Le verbe est au parfait, indiquant un fait accompli et permanent. C�est la raison pour laquelle le croyant, qui est d�s ici-bas en possession de la vie �ternelle, ne vient point en jugement. Il a d�j� �t� jug� par la Parole divine (Jean 12:48), au moment o� elle a produit en lui la repentance, elle a op�r� int�rieurement le Jugement qui, au grand jour, atteindra l�incr�dule (1 Corinthiens 4:5),. Celui-ci, du reste, est d�s � pr�sent jug� par son incr�dulit� m�me (Jean 3:18; Jean 9:39).
Ce jugement moral n�est point en contradiction avec les passages de l��criture qui annoncent un jugement universel (Matthieu 25:31 et suivants; Romains 14:10; 2 Corinthiens 5:10); car ce dernier ne peut �tre que le classement d�finitif de chacun, selon son �tat int�rieur, l�un allant � la vie, l�autre � la mort, mais la vie ou la mort seront d�j� le partage d�un chacun, et le jugement ne fera que les constater.
C�est ce qui est indiqu� ici, par le temps m�me des verbes : ne vient point en jugement, est pass� de la mort � la vie.
Solennelle r�p�tition de l�affirmation du verset pr�c�dent.
La voix du Fils de Dieu retentit maintenant au milieu des morts spirituels (�ph�siens 2:1; Matthieu 8:22), et ceux qui l�auront entendue, �cout�e et crue vivront d�une vie �ternelle (verset 24).
La voix du Fils de Dieu, c�est sa parole (verset 24), dont la puissance cr�atrice fait revivre les morts (Romains 4:17; comparez �z�chiel 37:1-14).
La liaison intime de ce verset avec le pr�c�dent, et surtout les mots : l�heure est (d�j�) maintenant, ne laissent subsister aucun doute sur le sens spirituel des termes : morts et vivront.
Ceux qui, malgr� ces preuves, les appliquent � la mort et � la r�surrection corporelle sont forc�s d�expliquer ce mot maintenant par les quelques r�surrections miraculeuses que J�sus op�ra au cours de son minist�re.
Mais il est �vident, comme l�observe Meyer, que, rappeler pour un temps � la vie terrestre certains morts qui pourtant mourront de nouveau, ce n��tait pas leur communiquer la vie dont parle J�sus dans ce discours.
Et si l�on veut appliquer ces paroles � la r�surrection universelle du dernier jour, que signifie cette distinction : ceux qui l�auront entendue ?
Ce qu�il y a de vrai dans l�opinion que nous r�futons, c�est que la r�surrection spirituelle dont parle ici le Sauveur renferme en elle-m�me tous les �l�ments de la r�surrection finale qu�il va annoncer (verset 29), et qui n�en sera que l��panouissement, par lequel l�homme tout entier, l�esprit, l��me et le corps, seront rendus � la perfection (1 Thessaloniciens 5:23; comparez Jean 6:39-40; Jean 6:44).
Cette grande parole explique (car) la puissance vivificatrice que le Fils s�attribue dans les deux d�clarations pr�c�dentes (versets 24, 25).
Le Fils de Dieu ne ressuscite les morts, ne r�pand la vie divine dans les �mes, que parce qu�il la poss�de en lui-m�me comme le P�re a la vie en lui-m�me.
Il faut remarquer la r�p�tition de cette formule : a la vie en lui-m�me, appliqu�e successivement au P�re et au Fils.
De m�me que le P�re est la source souveraine de toute vie (Psaumes 36:10), de m�me le Fils a la vie en lui-m�me et est, lui aussi, d�s le commencement, la source de la vie (Jean 1:4; Jean 11:25; Jean 14:6; 1 Jean 1:2), par lui � eu lieu la cr�ation de l�univers (Jean 1:3), par lui aussi s�accomplit la cr�ation nouvelle dans le monde moral.
Mais cette pr�rogative d�avoir la vie en soi et d��tre source de la vie, le Fils la poss�de comme un don : le P�re a donn� au Fils d�avoir la vie en lui-m�me. Il y a dans cette affirmation une apparente contradiction.
Mais, comme le remarque M. Godet,
Comparer verset 22, note.
La raison indiqu�e dans les mots : parce qu�il est Fils d�homme, a �t� interpr�t�e : parce qu�il est le Messie.
Mais cette id�e n�explique pas pourquoi le jugement est remis au Fils et, dans ce cas, J�sus aurait dit le Fils de l�homme (comme toujours, avec les articles; comparez Matthieu 8:20, note), et non : Fils d�homme.
On a dit encore, en se rapprochant du contexte : Parce que c�est lui qui communique la vie et qu�il sait quels sont ceux qui la poss�dent. On a dit enfin : Parce qu�il est le Sauveur et que, la r�demption ayant eu son point de d�part dans notre humanit�, il en doit �tre de m�me du jugement qui en est l�accomplissement final.
Il y a du vrai dans ces interpr�tations. Mais le texte dit simplement : parce qu�il est Fils d�homme c�est-�-dire homme.
Il nous semble donc que l�explication de F. de Meyer, dans sa Bible annot�e, rend compte le plus simplement de ce terme du texte :
R. Stier, en adoptant cette explication, ajoute : �?Oui, tel est le jugement d�un Fils d�homme !?� (comparer Actes 17:31). Mais si ce jugement est plein de consolation et d�esp�rance pour ceux qui ont trouv� dans un tel juge leur Sauveur, il n�en est que plus terrible pour ceux qui repoussent sa gr�ce.
Au reste, pour comprendre cette explication de la parole de J�sus, il ne faut pas perdre de vue qu�il ne s�agit point exclusivement ici du jugement dernier, mais de ce jugement int�rieur, progressif, qui s�exerce dans la conscience, par la v�rit� divine, et dont le jugement �ternel ne sera que le dernier acte (voir verset 22 et verset 30).
J�sus lit sur la figure de ses auditeurs l�impression de l��tonnement, du doute de l�incr�dulit�, � l�ou�e des grandes choses qu�il vient de leur faire entendre, il leur dit alors : Ne vous �tonnez pas de cela, car voici de plus grandes choses encore; et il annonce le fait immense de la r�surrection universelle au dernier jour.
Les termes de ces deux versets (28, 29) sont tels qu�on ne peut les comprendre dans le sens d�une r�surrection spirituelle : tous les verbes sont au futur, en disant : l�heure vient, J�sus n�ajoute pas, comme au verset 25 : elle est d�j� maintenant; il n�y a plus ici de distinction entre ceux qui auront entendu sa voix et les autres (verset 25), mais tous l�entendent; enfin ces mots : dans les s�pulcres, en sortiront, ne souffrent aucune autre interpr�tation que celle d�une r�surrection corporelle.
La grande voix du Fils de Dieu qui, alors, se faisait entendre au milieu de ses adversaires et de tout le peuple, pleine de gr�ce et de v�rit�, retentira � l�heure de son retour glorieux et accomplira, par la puissance cr�atrice de Dieu, le plus grand miracle qui ait eu lieu depuis la cr�ation du monde, la r�surrection des morts.
Cette r�surrection est, en m�me temps, la s�paration de notre humanit� en deux parts : r�surrection de vie, pour ceux qui d�j� avaient la vie (versets 24, 25); r�surrection de jugement pour les autres. Les raisons de cette diff�rence sont dans la conduite qu�ils auront eue et qui alors para�tra au grand jour : ceux qui auront fait le bien, ceux qui auront pratiqu� le mal; �?l�arbre se reconna�t � ses fruits?�.
On aurait pens� que ces raisons seraient la foi ou l�incr�dulit�, la vie ou la mort spirituelles, et c�est bien l�, au fond, ce que J�sus entend par : le bien (grec les bonnes �uvres) ou le mal (grec les mauvaises �uvres), dans leur sens absolu; mais il emploie des termes plus g�n�raux qui comprennent, le premier, la droiture morale qui pr�c�de la foi (Jean 1:48; Jean 3:21; Jean 7:17) et les fruits de sanctification et d�activit� que la foi produit; le second, la corruption morale qui est tout ensemble la cause et la cons�quence de l�incr�dulit� (Jean 3:19-20).
Une r�surrection de vie est une r�surrection qui conduit � la vie parfaite et �ternelle; une r�surrection de jugement, celle qui conduit au jugement, mais il ne faut point traduire, avec Martin et Ostervald : r�surrection de condamnation (Matthieu 7:21 suivants; Matthieu 24:31 et suivants; Luc 14:14; Romains 2:7-8).
J�sus, apr�s avoir repouss� l�accusation port�e contre lui par ses adversaires (verset 18), en s��levant � une hauteur divine o� l�accus� est devenu le juge des accusateurs revient ici � son point de d�part (verset 19), c�est-�-dire � cette unit� parfaite avec Dieu hors de laquelle il lui est moralement impossible de rien faire.
Il l�affirme de nouveau en s�attribuant plus directement cette pr�rogative : il ne dit plus seulement : �?Le Fils ne peut rien faire?�, mais : �?Moi je ne puis rien faire?�. Tout ce qu�il fait a donc pour sanction l�autorit� de Dieu m�me; quand il juge (le verbe au pr�sent ne peut s�entendre du seul jugement � venir, verset 29, mais de toute son �uvre au sein de l�humanit�, Jean 5:22-27; Jean 3:18), son jugement est juste, parce qu�il ne fait qu�accomplir la volont� de celui qui l�a envoy�.
Cette pleine et constante harmonie de sa volont� avec la volont� de Dieu (Matthieu 26:39), c�est la saintet�, la victoire constante remport�e sur tous les efforts de l�ennemi; or la saintet� parfaite de J�sus-Christ sera toujours sa meilleure apologie.
Jusqu�ici, dans ce discours, le Sauveur a affirm� ce qu�il est, maintenant, il va en appeler au t�moignage que Dieu lui rend et, � son tour, accuser l�incr�dulit� de ses adversaires en pr�sence de ce t�moignage (versets 31-47).
Par ces paroles, J�sus pr�vient une objection que, plus tard, les adversaires formuleront express�ment : �?Tu rends t�moignage de toi-m�me; ton t�moignage n�est pas vrai?� (Jean 8:13).
J�sus r�pondra alors : �?M�me si je rends t�moignage de moi-m�me, mon t�moignage est vrai; car je sais d�o� je suis venu et o� je vais?� (verset 14).
Ici, il admet le principe formel du droit selon lequel un homme ne peut pas t�moigner sur son propre compte, mais c�est pour en appeler imm�diatement � un autre qui rend t�moignage de lui (verset 32).
Qui est cet autre, au t�moignage duquel J�sus en appelle ? Plusieurs anciens interpr�tes ont r�pondu : C�est Jean-Baptiste, dont le Seigneur va parler. Mais cette application est pr�cis�ment �cart�e par les paroles des versets 33-36.
Non, celui qui rend ce t�moignage, c�est Dieu lui-m�me (versets 36-40); et J�sus sait, il porte en lui l�intime conviction, que ce t�moignage est la v�rit� souveraine.
Codex Sinaiticus, D, Itala portent vous savez. Cette variante que Tischendorf est seul � admettre provient de la fausse supposition qu�il s�agit du t�moignage de Jean-Baptiste.
Voir Jean 1:19 et suivants
Quand J�sus dit qu�un autre rendait t�moignage de lui (verset 32), ses interlocuteurs pens�rent aussit�t � Jean-Baptiste. J�sus parle donc du t�moignage rendu par son Pr�curseur, qui conserve sa valeur (verbe au parfait) malgr� la disparition du t�moin.
J�sus affirme que le t�moignage de Jean a �t� pleinement conforme � la v�rit�, et cependant, dans cette contestation avec les adversaires, ce n�est pas � ce t�moignage ni au t�moignage d�aucun homme qu�il en appelle, parce qu�il en a un plus grand (verset 36); s�il mentionne le t�moignage du Pr�curseur, c�est seulement dans l�int�r�t de ses auditeurs, afin qu�ils se souviennent des paroles de repentance et de v�rit� que Jean leur a fait entendre, et qu�ainsi ils soient sauv�s.
C�est encore une belle louange du Pr�curseur que J�sus prononce par ces paroles : Il �tait la lampe qui br�le et qui luit, l�unique lampe qui �claire la maison (Matthieu 5:15-16, note), le proph�te que Dieu avait destin� � �clairer son peuple et � l�amener au Sauveur.
Cette lampe s��tait d�j� consum�e; Jean n��tait plus, ainsi que l�indique le verbe � l�imparfait. En poursuivant cette image gracieuse, dans la seconde partie de ce verset, J�sus adresse � ses auditeurs un s�v�re reproche : au lieu de profiter, pour leur salut, de cette lumi�re fugitive, ils n�avaient pens� qu�� se r�jouir.
L�annonce du royaume messianique avait excit� leur curiosit� et leurs esp�rances charnelles; mais la pr�dication de la repentance, que Jean leur faisait entendre, les avait bient�t rebut�s.
Voil� le t�moignage divin dont J�sus a parl� (verset 32), et qui est plus grand que celui du Pr�curseur : ce sont d�abord les �uvres du Sauveur. Ce t�moignage est bien de Dieu, car c�est le P�re qui lui a donn� les �uvres qu�il fait, afin qu�il les accomplisse.
Ce dernier verbe signifie accomplir jusqu�� la perfection, et il est au futur, car J�sus a la certitude qu�il ach�vera ses �uvres jusqu�au bout. La preuve, pour ses auditeurs, c�est que d�j� il les fait (pr�sent).
Or, qu��taient ces �uvres ?
Avant tout, ses miracles, ces actes de puissance et d�amour qui r�pandaient la sant� et la vie, la consolation et l�esp�rance sur tant de malheureux.
C��taient encore ses paroles divines qui �clairaient et vivifiaient les �mes (versets 20-27); c��tait, en un mot, toute sa belle et sainte vie qui, dans son ensemble, constituait �?l��uvre de celui qui l�avait envoy�?� (Jean 4:34).
Voil� son t�moignage. Est-il �tonnant qu�il en appelle � lui si souvent ? (Jean 10:32; Jean 10:37-38; Jean 14:11; Jean 17:4).
S�agit-il, ici encore, du m�me t�moignage, celui des �uvres ? (verset 36) Plusieurs interpr�tes l�ont pens�.
Mais ces mots solennels : le P�re lui-m�me et le verbe au parfait : a rendu t�moignage (tandis qu�il est au pr�sent dans le verset pr�c�dent), montrent �videmment que J�sus a en vue un t�moignage nouveau.
Quel est-il ? Les uns pensent qu�il s�agit de ce t�moignage int�rieur et imm�diat que Dieu rend dans les �mes (versets 24-26) en les attirant au Fils (6.44); ainsi de Wette, Tholuck, Asti�. Cette explication non plus ne tient pas compte du verbe au parfait.
D�autres (Chrysostome, Bengel) voient ici une allusion au t�moignage divin rendu � J�sus lors de son bapt�me (Jean 1:33 : Matthieu 3:17).
Cette supposition ram�nerait au t�moignage de Jean-Baptiste (verset 33). Elle est contredite par les mots qui suivent : �?Jamais vous n�avez entendu sa voix?�.
Nous pensons donc avec Calvin, L�cke, MM. Meyer, Luthardt Weiss, Keil et Godet (3e edition), que J�sus aborde ici le grand t�moignage que Dieu lui a rendu dans les saintes �critures de l�Ancien Testament et dont il va parler plus au long (versets 38-40). Ce t�moignage a �t� rendu dans le pass�, mais subsiste dans le pr�sent : c�est ce que signifie le verbe au parfait.
Malgr� toutes les r�v�lations et toutes les apparitions divines (th�ophanies) dans l�ancienne alliance, jamais vous n�avez su discerner la voix de Dieu et reconna�tre sa pr�sence dans les �critures.
Vous ne le connaissez pas parce que sa parole n�a jamais p�n�tr� dans vos c�urs, de mani�re � demeurer en vous. Ce qui le prouve avec �vidence, c�est que vous ne croyez point celui qu�il a envoy�, et auquel il rend un si �clatant t�moignage (versets 36, 37).
Tel est, d�une mani�re g�n�rale, le reproche que J�sus adresse � ses auditeurs (verset 38).
Mais les derni�res paroles du verset 37 prouvent qu�il ne pense pas seulement � la mani�re superficielle et l�g�re dont ils �tudiaient les �critures.
Ces termes caract�ristiques : Vous n�avez jamais ni entendu sa voix ni vu sa face ne signifient pas seulement : Vous ne connaissez pas Dieu, mais : Vous ne sauriez le conna�tre, si ce n�est en Celui qui le r�v�lait dans l�Ancien Testament, et qui, par sa pr�sence, le r�v�le maintenant � vos yeux. C�est exactement ce qui est dit Jean 1:18; Jean 6:46.
Or cet unique r�v�lateur de Dieu, les chefs du peuple le repoussent, ils ne croient pas en lui; donc ils restent dans l�ignorance et la mort (verset 39).
Telle est, � peu pr�s, l�interpr�tation de R. Stier, et c�est, nous semble-t-il, la seule qui rende bien compte de ce texte profond est difficile.
Les premiers mots du verset 39 ont �t� de tout temps compris et traduits de deux mani�res diff�rentes :
C�est en effet ce que faisaient les Juifs, surtout depuis le retour de la captivit�, ils �tudiaient beaucoup les �critures, mais bien plus pour en compter les mots et les syllabes, que pour en p�n�trer le sens et l�esprit. Ils pensaient avoir, par la seule connaissance litt�rale de ces �critures, la vie �ternelle.
Sans doute, s�ils ne s�arr�taient pas � la lettre, s�ils savaient s��lever jusqu�� l�esprit (Jean 6:63; 2 Corinthiens 3:6), ils trouveraient cette vie v�ritable et �ternelle dans les �critures, car elles sont remplies du t�moignage rendu au Lib�rateur qui devait venir.
Mais malgr� la connaissance que vous avez de ces �critures, qui rendent t�moignage de moi, ajoute J�sus, vous ne voulez pas venir � moi pour avoir la vie !
Quelle contradiction ! Quel aveuglement ! Et c�est leur volont� d�prav�e qui en est la cause (verset 40). C�est avec une profonde tristesse que J�sus prononce ces paroles. Elles rappellent sa plainte sur J�rusalem : Vous ne l�avez pas voulu (Matthieu 23:37).
Dans cette troisi�me partie du discours (versets 41-47), J�sus ne fait plus que d�velopper le reproche qu�il vient d�adresser � ses auditeurs : Vous ne voulez pas !
Il montre d�abord d�o� provient leur mauvais vouloir (versets 41-44), puis il leur en d�voile les cons�quences (versets 45-47).
S�il leur reproche avec tant de force de ne pas croire en lui, ce n�est pas qu�il recherche en aucune mani�re la gloire qui vient des hommes (comparez verset 44); mais c�est parce qu�il les conna�t (Jean 2:24), et qu�il sait que leur c�ur est �tranger � l�amour de Dieu.
Telle est la premi�re et grande cause de leur incr�dulit�. S�ils avaient eux-m�mes une �tincelle de cet amour pour Dieu, ils le sentiraient dans chacune des paroles du Sauveur (comparer Jean 3:19-21).
Celui qui vient au nom de son P�re, qui est le vrai Messie, le Sauveur, ils ne le re�oivent point, parce que leur c�ur est incapable de sentir son amour; si un autre vient en son propre nom sans l�autorit� de Dieu que pourtant il invoquera faussement, ils le recevront.
Pourquoi ? Parce qu�il flattera leurs pr�jug�s, leurs passions, comme le font tous les faux messies et les faux proph�tes qui ne recherchent que leur propre gloire (verset 44).
Seconde raison d�incr�dulit�, que J�sus exprime vivement par une question directe et qui signifie : Il vous est impossible de croire, parce que, idol�tres de la gloire qui vous vient des hommes, vous n�avez aucun �gard � la gloire qui vient de Dieu seul et qui devrait dominer toutes vos pens�es (verset 41).
Voir sur cette idol�trie de l�approbation et de la gloire des hommes que J�sus reprochait ailleurs aux chefs du peuple, Matthieu 6:1-5, Matthieu 6:16-18; Matthieu 23:5-12; comparez Jean 12:43.
Apr�s avoir d�voil� � ses adversaires leur incr�dulit� et ses causes, J�sus leur �te enfin le fondement de la fausse esp�rance qu�ils mettent en Mo�se.
C�est par un z�le aveugle pour Mo�se et pour sa loi qu�ils ont accus� J�sus d�avoir viol� le sabbat (verset 17), accusation qui a donn� lieu � tout ce discours.
Or c�est pr�cis�ment Mo�se qui les accuse d�s maintenant (grec il est l�, celui qui vous accuse, Mo�se); en sorte que J�sus n�aura point � les accuser devant le P�re au jour du jugement.
Quelle situation tragique : trouver son accusateur en celui en qui on avait mis son esp�rance de salut ! Et J�sus va dire la cause de cette immense d�ception qui les attend (versets 46, 47).
La preuve que Mo�se les accuse (car), c�est que, tout en se glorifiant de lui, ils ne le croient pas, d�une foi �clair�e et vivante : Si vous croyiez Mo�se�
Et leur incr�dulit� � l��gard de Mo�se est, � son tour, la cause pour laquelle ils ne croient pas J�sus.
En effet, les �crits de Mo�se sont remplis de lui.
Les mots : Il a �crit de moi ne doivent pas s�entendre seulement de certaines d�clarations proph�tiques telles que Gen�se 3:1; Gen�se 3:5; Deut�ronome 18:15-18 et autres; mais de tous les types, les sacrifices, les c�r�monies symboliques du culte, qui avaient en vue le futur Lib�rateur du peuple de Dieu. Il aurait m�me suffi de saisir la spiritualit� et la saintet� de la loi pour comprendre qu�elle ne serait jamais accomplie qu�en Celui qui devait venir (comparer Luc 24:27-44).
L�incr�dulit� envers Mo�se et ses �crits avait pour cons�quence n�cessaire l�incr�dulit� envers J�sus et ses paroles;
Endurcir sa conscience et son c�ur en pr�sence de la loi qui doit produire la repentance, c�est les endurcir aussi envers Celui qui annonce la gr�ce et le salut.
En un mot l�incr�dulit� est un �tat moral qui rend l�homme incapable de saisir aucune des manifestations de la v�rit� et de la mis�ricorde divines. Telle est la conclusion accablante de ce discours.