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Bible Commentaries
1 Corinthiens 9

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versets 1-27

Chapitres 8 et 9:1-23

Dans les chapitres 8 et 9, l’apôtre répond encore à deux questions; celle du chapitre 8 était si l’on osait manger des choses sacrifiées aux idoles, question bien sèche en elle-même, mais au sujet de laquelle l’Esprit de Dieu va atteindre directement la conscience des Corinthiens. Il nous semble peut-être que ce sujet, ne nous concernant pas, peut être laissé de côté, mais nous allons voir que nous ne pouvons aucunement l’omettre. L’apôtre commence par dire: «Nous savons», terme de la connaissance chrétienne, «car nous avons tous de la connaissance», puis il introduit une petite parenthèse: «La connaissance enfle, mais l’amour édifie. Si quelqu’un pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître; mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de Lui» (v. 1, 2). Voilà donc qui nous touche tous! La question des idoles est laissée un instant de côté. On peut connaître très bien la Parole, en exposer clairement les détails et l’ensemble, trouver la solution des difficultés qu’elle présente, et cette connaissance qui paraît si désirable, peut être une source d’orgueil spirituel, le pire orgueil de tous. C’était précisément le piège des Corinthiens. Leur connaissance, à laquelle ils désiraient encore ajouter des éléments nouveaux, les avait enflés. L’apôtre revient, je ne sais combien de fois dans cette épître, sur ce péché. Prenons garde de ne nous occuper des choses de Dieu — je ne dis pas: avec la connaissance humaine, parfaitement incompétente, et ce n’est pas d’elle qu’il s’agit ici — mais en recherchant la connaissance sans que notre conscience soit en jeu, car «la connaissance enfle». Si nous n’avons qu’elle, nous marchons vers la ruine. Une seule chose édifie: ce n’est pas la connaissance, mais l’amour, et si l’on n’est pas conduit par l’amour, aucune édification n’est possible. Nous verrons au chap. 14, que l’édification est le but de toute action dans l’assemblée; une prédication qui ne la produit pas, n’a rien qui vaille: «L’amour édifie». «Si quelqu’un pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître»; et l’apôtre ajoute: «mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de Lui». Il est connu de Lui! Voilà ce dont j’ai besoin comme chrétien! Il me faut la connaissance que Dieu a de moi: cela me sort de moi-même. Ce sont les regards de Dieu, et non les miens, qui me sondent et jugent, s’il y a dans mon cœur quelque affection pour Lui. Dans l’évangile de Jean, lors de la restauration de l’apôtre Pierre, le Seigneur lui demande trois fois: «M’aimes-tu?» Pierre en est profondément humilié; il y avait, sans doute, chez lui de l’amour pour le Sauveur, mais il répond ce qu’un cœur humilié devait répondre: «Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime». Il s’en remettait à la connaissance de Dieu, et non à la sienne. Désirant que les yeux de Dieu se portent dans son cœur, il disait: «Sonde-moi» et connais-moi. La triste expérience qu’il avait faite lui avait montré que lui n’y voyait pas clair, mais que Christ le voyait, et cela lui suffisait. Ne nous laissons pas entraîner à chercher la connaissance pour elle-même; sans l’amour qui édifie, elle n’est qu’une occasion de chute.

L’apôtre ajoute: «Nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a point d’autre Dieu qu’un seul». Pour les hommes, il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs, beaucoup qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, mais «pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui». Telle est la connaissance chrétienne. Il ajoute: «Toutefois la connaissance n’est pas en tous», c’est-à-dire qu’il y avait parmi eux des gens qui, sortis du paganisme, n’avaient pas encore réalisé que l’idole n’était rien en elle-même, et, quand ils mangeaient des choses qui lui étaient sacrifiées, comme ils ne pouvaient faire abstraction de l’idole, leur conscience, étant faible, en était souillée. Comment les Corinthiens avaient-ils à se comporter vis-à-vis de ces faibles? L’apôtre donne des prescriptions à cet égard. Tu as toute liberté de manger des choses sacrifiées aux idoles, mais si un frère pour lequel l’idole est quelque chose, t’en voit manger, tu l’engages dans le même chemin que toi; sa conscience est souillée, et si tu as souillé sa conscience, ce frère périra. Cela ne veut pas dire que ce frère soit perdu, mais que je suis responsable d’avoir conduit un frère faible à la mort. Dieu est puissant pour l’en sortir par sa grâce, mais moi, par ma connaissance, j’aurai accompli un acte qui fait périr mon frère. Par cet acte, je pèche «contre Christ».

Telle est la fin de ce chapitre qui revient à ceci: Que toutes choses soient faites pour Christ, en amour, et s’il en est ainsi, je puis être certain que ce sera pour l’édification de mon frère, au lieu d’être pour sa destruction.

Si le premier de ces deux chapitres traite de la liberté quant aux idoles, le deuxième nous entretient de la liberté quant au ministère. Je ferai remarquer en passant que les mots droit dans ce chapitre et liberté dans le chapitre précédent, sont un seul et même mot (8:9; 9:4). Nous avons ici la réponse à la dernière question adressée à l’apôtre par les Corinthiens. Il se trouvait au milieu d’eux des personnes qui prétendaient avoir des droits égaux à ceux de Paul (cf. chap. 4), et mettaient en question jusqu’à la valeur de son apostolat. Les Corinthiens qui avaient été convertis par son moyen s’étaient senti la liberté de le questionner à ce sujet. L’apôtre demande d’abord: «Ne suis-je pas apôtre?» Un apôtre était caractérisé par le fait qu’il avait vu le Seigneur; or Paul l’avait vu (v. 1). Quant au résultat de son œuvre, ils en étaient eux-mêmes la preuve (v. 1-3). Il y avait, comme toujours, des personnes parmi les chrétiens, qui faisaient de l’assemblée de Dieu leur monde, cherchant à y jouer un rôle, à s’y faire une position, à y accaparer une autorité. Pour y réussir, ils cherchaient à détruire l’influence de ceux que Dieu lui-même avait établis dans sa maison. Lorsqu’un frère cherche à acquérir une autorité personnelle dans l’assemblée, il se met nécessairement en conflit avec ceux auxquels le Seigneur l’a confiée. L’apôtre aborde ce sujet et montre qu’il avait les mêmes droits, la même liberté que tous les autres apôtres, le droit de manger et de boire, le droit de se marier et de conduire sa femme avec lui. Est-ce que lui et Barnabas étaient les seuls qui n’aient pas le droit de ne pas travailler? Les autres apôtres ne travaillaient pas, tandis que Paul faisait des tentes, choisissant une vocation des plus humbles, et travaillant de ses mains pour subvenir à ses besoins et à ceux des autres. N’avait-il pas le droit d’attendre quelque profit de son ministère? La parole de Dieu elle-même enseignait les frères sur ce point: «Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain». Dieu avait-il les bœufs en vue? Il y avait donc, dans ce passage du Deutéronome, une allusion directe à l’œuvre de ceux qui travaillaient pour le Seigneur. Mais l’apôtre avait renoncé à tous ces avantages. Il avait toute liberté, quant à son ministère, d’user des droits que Dieu conférait à ceux qui s’occupaient de l’Évangile, mais il s’en était privé et ne voulait pas voir anéantir sa gloire. Malheur à lui, s’il ne remplissait pas ses obligations; mais sa gloire était liée à l’Évangile, parce que son cœur y était tout entier; sa gloire était de rendre l’Évangile exempt de frais, de ne pas lui coûter quoi que ce soit. Il le voulait aussi libre que lui-même, et toute sa vie avait eu cette direction.

Depuis le v. 19, il ajoute encore un autre point. Il était libre, entièrement libre, mais lui qui était libre à l’égard de tous, s’était asservi à tous. C’est un des beaux traits du caractère de ce cher serviteur de Dieu: il n’avait jamais pensé à lui-même, tandis que d’autres, attaquant son apostolat, cherchaient à s’élever sur ses décombres. Il ne cherchait pas à se défendre et n’avait qu’une pensée: gagner le plus de gens possible à l’Évangile. Quand il avait affaire à des Juifs, il était comme un Juif; il était devenu toutes choses pour tous, afin d’en sauver quelques-uns (v. 21, 22).

Combien de fois n’entendons-nous pas citer ces paroles pour justifier le mélange des chrétiens avec le monde! Il ne faut pas, dit-on, s’en retirer; l’apôtre lui-même se faisait tout à tous, et nous sommes appelés à faire comme lui pour gagner le monde à Christ. La parole de Dieu ne contient aucune pensée semblable. L’apôtre était entièrement séparé du monde, de tous les avantages qu’il pouvait lui offrir; il les considérait tous comme des ordures, afin d’atteindre Christ. S’il s’agissait de gagner les âmes, il se faisait tout à tous, complètement libre à l’égard des Juifs, des Grecs et des barbares, mais s’assujettissant à tous pour les amener au Seigneur; ne se plaçant pas lui-même sous la loi pour gagner les Juifs, mais les prenant sur leur terrain, afin de les convaincre de péché. C’est ainsi qu’il allait de synagogue en synagogue, les appelant «hommes frères», invoquant l’autorité des saintes Écritures de l’Ancien Testament qu’ils reconnaissaient comme la parole de Dieu, pour leur annoncer le Messie qu’ils attendaient, et leur montrer, d’après leur loi et leurs prophètes, que ce Messie était le Christ. Il était sans loi à Athènes, et y prêchait le Dieu créateur, afin de les amener à Christ, au «dieu inconnu»; il prêchait aux Romains la justice, la tempérance et le jugement à venir, afin d’atteindre leur conscience et de les faire recourir à un Sauveur; parmi les chrétiens de Corinthe, il était faible, afin de gagner les faibles à la croix de Christ.

Certes, nous ne pouvons en aucune manière nous associer avec le monde pour sauver le monde, puisque nous lui sommes crucifiés; mais nous pouvons le traverser dans l’esprit de l’apôtre, afin que de toute manière nous en sauvions quelques-uns; faisant toutes choses à cause de l’Évangile, afin que nous soyons coparticipants avec lui (v. 23). Paul voyait, pour ainsi dire, dans l’Évangile, une personne pour laquelle il travaillait et souffrait; il s’identifiait avec tout ce qui lui arrivait.

Que Dieu nous donne de réaliser cela comme l’apôtre! Que l’Évangile de Christ, Christ lui-même, prenne une telle place dans nos cœurs, qu’il soit le mobile de toute notre vie ici-bas! Nous sommes tous appelés à être coparticipants avec lui, comme l’apôtre le dit au commencement de l’épître aux Philippiens, en les louant beaucoup à cet égard. Si l’Évangile souffre dans ce monde, nos cœurs lui sont-ils liés, de manière à ressentir l’opprobre dont il est couvert? Si nous assistons à ses progrès, nous en réjouissons-nous? Dieu nous y appelle. Chacun de nous peut avoir part à cette Bonne Nouvelle par ses paroles, ses prières, sa sympathie, ses services, et en apprécier l’importance dans ces «temps difficiles». Que Dieu nous donne d’estimer l’Évangile beaucoup plus que nos cœurs, si facilement légers et mondains, ne nous le font, hélas, estimer d’habitude!

Chapitres 9:24-27 et 10:1-13

Nous avons terminé le premier grand sujet de cette épître, l’ordre qui convient à la maison de Dieu. Nous trouverons depuis le chap. 10:14, l’ordre qui appartient à l’Assemblée comme corps de Christ, mais auparavant, le court passage que nous venons de lire introduit une chose intermédiaire, très importante, qui n’est proprement ni la maison, ni le corps, mais la profession chrétienne qui se formait jadis, et remplit aujourd’hui le monde civilisé.

Remarquez que la division en sujets, que nous venons de mentionner, si simple, si logique, pour ainsi dire, se retrouve fréquemment dans les Écritures. Citons l’Apocalypse, livre si peu compris dans son ensemble, quoiqu’il soit le plus régulièrement distribué de tous les récits bibliques; citons aussi le prophète Ésaïe, dont l’Esprit a soin de marquer les différentes parties d’une manière si frappante; citons enfin les Psaumes, groupés et subdivisés de manière à nous éviter d’en fausser l’interprétation. Il en est de même pour d’autres livres, seulement il faut parfois plus d’attention pour en pénétrer la structure; mais en l’étudiant, le plan général de la Parole nous devient plus familier. Il ne suffit pas, en effet, de lire la Bible sans l’étudier, car ce serait la traiter irrespectueusement et s’exposer à ne pas comprendre la pensée de Dieu. Il faut apprendre à la «découper justement», comme dit l’apôtre à Timothée. Nous ne pouvons assez recommander cette étude de la Parole à ceux qui commencent dans le chemin de la foi, mais elle doit être faite sous le regard de Dieu, dans la dépendance du Saint Esprit, et avec prière. Ces trois choses nous rendent capables de nous en approprier les trésors. S’en occuper superficiellement est un moyen certain de ne pas la connaître. Sans doute, notre connaissance ne peut être que partielle, mais, en y faisant des progrès, nous marchons vers la perfection, vers le moment où ce qui est en partie aura disparu et où nous connaîtrons le Seigneur, comme nous avons été connus de lui. On a comparé ce progrès à une lampe, placée au bout d’un long corridor sombre. À mesure que nous avançons vers ce foyer de lumière, nous en recevons plus de clarté, et, quand enfin nous l’avons atteint, nous pouvons le tenir dans nos mains et le posséder tout entier. C’est ainsi que le chrétien marche vers Christ.

Tout homme qui professe lui appartenir est responsable de l’atteindre. L’apôtre, dans le passage que nous avons lu, parle d’abord de cette responsabilité (9:24-27), en se donnant lui-même comme exemple. Il ne la traitait pas à la légère. Les Corinthiens auraient dû savoir cela, mais ils ne marchaient pas selon cette connaissance. L’apôtre place devant eux la nécessité que la vie chrétienne soit un témoignage réel et public devant le monde. Il y a, en effet, pour le chrétien, une vie intérieure et un témoignage public; c’est de ce dernier qu’il parle ici. Il prend l’exemple des jeux olympiques, qui consistaient à remporter le prix à la course ou dans la lutte corps à corps — et cela en public, aux yeux de tous. Notre témoignage public devant le monde consiste, de même, en ces deux choses. Au chap. 3 des Philippiens, l’apôtre dit qu’il court pour le prix de l’appel céleste de Dieu, dans le Christ Jésus. Cet appel est d’être, devant Dieu, saints et irréprochables en amour, comme Christ. «L’espérance de l’appel» est d’atteindre cet état, au moment où nous aurons ce caractère, non seulement en Christ, comme nous l’avons maintenant, mais avec Christ, quand nous serons dans la même gloire que Lui. Nous avons à courir dans la lice, afin de remporter le prix; pour l’atteindre et ne pas nous laisser distancer, il nous faut courir comme étant seuls à l’obtenir. L’apôtre rejetait comme des ordures tout ce qui pouvait l’entraver dans cette course. Des ordures! Considérons-nous les choses du monde, ses avantages, ses trésors, et aussi ses vanités, comme autant de filets tendus pour nous enlacer, comme autant de fardeaux à rejeter? Quand le soldat reçoit l’ordre d’enlever une position, il laisse son sac au bas de la pente, peu soucieux de ne pas le retrouver. Souvenons-nous que nous devons courir en présence de milliers de témoins. Pour ne pas être couverts de confusion, il nous faut non seulement cet effort que la Parole appelle «la vertu», mais la patience, un cœur libre, des yeux fixés invariablement sur le but à atteindre qui est Christ. Sans doute, un grand nombre l’atteindront de fait, grâce à Dieu, mais chacun de nous doit se dire qu’il n’y a qu’un prix, et courir comme si une seule personne devait le gagner. Quel zèle une telle pensée doit produire!

Outre la course, il y a la lutte: notre combat est avec les puissances spirituelles. Ne nous laissons pas arrêter dans notre course par la fatigue, le découragement, ou par le monde; ne nous laissons pas affaiblir, dans le combat, par les pièges que l’Ennemi nous tend sans cesse. Une des conditions préliminaires de la victoire, c’est de vivre «de régime en toutes choses»; il faut être préparé pour le combat avant d’entrer en lice. Le régime est une chose pénible qui exige une attention soutenue, un renoncement continuel à nous-mêmes. À ce prix-là nous recevrons, comme récompense du combat, une couronne incorruptible. L’apôtre avait rempli ces conditions d’une manière fidèle et pouvait dire à la fin de sa carrière: «J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course... désormais m’est réservée la couronne de justice, que le Seigneur juste juge me donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui aiment son apparition». Il se donne ici (v. 26) comme modèle. Son combat était réel, et non pas un simulacre de combat, comme toute sa carrière apostolique nous le prouve. Il luttait, soit qu’il ait affaire à l’hostilité des hommes, soit qu’il ait affaire aux tentatives de Satan pour détourner les âmes de Christ. Quand la vérité de l’Évangile était en question, et que l’Ennemi cherchait à la détruire en ramenant les âmes sous la loi; ou quand il cherchait à annuler la croix de Christ en asservissant les Corinthiens aux principes du monde, il trouvait l’apôtre sur son chemin. Mais, bien plus, pour livrer ce combat, il vivait de régime: il mortifiait et asservissait son corps, ne cédant en rien à la chair et la dominant par l’énergie du Saint Esprit, car il sentait toute la responsabilité de la profession chrétienne. Il ne dit pas: de peur qu’après avoir cru, mais: «de peur qu’après avoir prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé», car il s’agit ici de la profession, et non pas de la foi, de la responsabilité, et non pas de la grâce. Il est possible qu’une personne ait reçu des dons remarquables et qu’elle s’en serve; disons même que, par son moyen, Dieu convertisse des âmes, et après tout cette personne sera elle-même réprouvée. Comme toujours, l’apôtre, quand il parle de la responsabilité, use de termes aussi absolus que possible. Posséder des dons, avoir un ministère public, prêcher à d’autres, sans réalité pour soi-même, sans jugement ni renoncement de soi devant Dieu, en un mot, sans la vie intérieure qui corresponde à la profession — n’a aucune valeur. Ne cherchez pas, comme cela se fait si souvent, à éluder la valeur de ce terme: réprouvé. Un réprouvé est un homme rejeté de Dieu, condamné aux peines éternelles. Cela ne veut pas dire que l’apôtre ait douté en rien de la perfection de la grâce, mais il prenait au sérieux sa course, son combat et son témoignage, et en considérait toute la solennité.

Après s’être donné en exemple par sa profession, il aborde la question de la chrétienté professante. Ici, l’on ne peut assez répéter, contrairement à ce que l’on dit souvent, qu’il n’existe pas deux genres de professions, l’une vraie, l’autre fausse: il n’y en a qu’une, mais, comme dans la parabole des dix vierges, elle peut être ou n’être pas accompagnée de la vie de Dieu. Nous allons parler de la non-valeur de la profession chrétienne sans vie, mais mon désir est que nous commencions par faire comme l’apôtre, que nous appliquions la réalité de la profession chrétienne à nous-mêmes, avant de l’appliquer à d’autres.

Au chap. 10:1-4, il aborde cette question: Qu’est-ce que la profession chrétienne, et quel droit donne-t-elle au salut éternel? En réponse, il prononce le jugement le plus complet sur la chrétienté professante. Prenant l’exemple du peuple d’Israël, il l’applique à ce qui est issu du christianisme. Israël s’était mis en marche pour atteindre le pays de Canaan, conduit par la nuée qui, dès les premiers pas, le protégeait de jour et l’éclairait de nuit. Le Dieu de gloire s’y trouvait. Tous ils avaient passé à travers la mer Rouge, symbole de la mort de Christ sous le jugement de Dieu. Ces deux choses, la nuée et la mer, appartiennent aussi bien à la chrétienté professante qu’au peuple d’Israël selon la chair: la présence de Dieu, et la connaissance du salut qu’on obtient par le sang du Sauveur. «Et que tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer» (v. 2). Israël avait une sorte de baptême que la Parole assimile au baptême chrétien. Ils avaient tous été baptisés pour Moïse, leur chef, c’est-à-dire qu’ils avaient porté sur eux, pour ainsi dire, la livrée de Moïse, comme le professant porte la livrée de Christ. Israël l’avait prise dans la nuée et dans la mer; la profession chrétienne reconnaît comme Seigneur un Christ vivant qui la protège et qui l’éclaire, un Christ mort, pour lequel elle est baptisée, car, remarquez-le bien, le baptême n’est pas autre chose que le signe de la profession chrétienne. — Israël avait eu la manne et l’eau du rocher: spirituellement, ces choses représentent le Fils de Dieu, descendu du ciel pour nourrir le peuple, et le Saint Esprit pour le désaltérer. Ces bénédictions appartiennent aussi à la chrétienté, dont il est dit qu’elle a «goûté du don céleste» et est devenue participante de l’Esprit Saint (Héb. 6). Notez bien qu’il ne parle pas ici des sacrifices juifs, types de la rédemption, ni de manger la chair et de boire le sang de Christ, ce qui impliquerait la vie éternelle. Or ces privilèges extérieurs ont-ils réussi à sauver Israël, ou sauveront-ils la chrétienté professante? De tous les hommes adultes sortis d’Égypte, deux hommes de foi seuls ont traversé le Jourdain pour entrer dans la terre promise. Et qu’est-ce qui avait excité la colère et le jugement de Dieu contre ce peuple? 1° Ils avaient convoité des choses mauvaises. 2° Ils avaient été idolâtres; et notez qu’il ne cite pas ici le veau d’or, mais le festin qui l’avait accompagné, et qui peut tout aussi bien caractériser les chrétiens professants: «Le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour jouer». 3° Ils avaient commis fornication avec les filles de Moab, avec les ennemis de Dieu. 4° Ils avaient tenté Christ. 5° Ils avaient murmuré. Tout cela ne s’applique-t-il pas aussi bien à la chrétienté professante, qui sera jugée du même jugement qu’Israël?

Remarquez cette parole de l’apôtre: Ces choses sont arrivées «comme types de ce qui nous concerne». Il parle maintenant à ceux qui ne sont pas de simples professants, mais qui ont la vie de Dieu. Chacun d’eux est appelé à se demander: Est-ce mon cas? Mon cœur convoite-t-il des choses mauvaises? Est-ce que je trouve ma joie dans les jouissances matérielles? Est-ce que je doute de l’amour de Christ? Suis-je mécontent de rencontrer l’épreuve dans ma carrière? Prenons-y garde. Le jugement de Dieu atteint ceux qui suivent ce chemin. Toute la question de notre responsabilité revient se placer ainsi devant nous, et si l’apôtre nous a parlé au chap. 9 de la sienne, la nôtre est-elle moins grande? Si la profession chrétienne, si la chrétienté, malgré les bénédictions sans nombre dont Dieu l’a comblée, doit tomber sous le jugement, son sort ne nous servira-t-il pas «d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints?» Remarquez qu’il en est toujours ainsi. Nous ne sommes pas appelés à prononcer le jugement sur la chrétienté; c’est l’affaire de Dieu seul; mais il veut que nous appliquions ces vérités à notre propre état, que nous nous demandions: Est-ce que toi, possédant la vie divine et l’Esprit de Dieu qui est venu faire sa demeure chez toi, tu te contentes d’apparences, te mettant au même niveau qu’une profession sans vie? Si nous avons compris la grâce de Dieu, nous en finirons résolument avec toutes ces choses, comme l’apôtre Paul. Depuis la mort de Christ, «les fins des siècles» nous ont atteints; c’en est fait pour nous de la responsabilité de l’homme pécheur, Christ l’ayant portée à la croix pour quiconque a cru en lui, et nous sommes entrés comme chrétiens dans une sphère nouvelle, sphère de bénédictions célestes, mais nous avons à réaliser cette position, et notre responsabilité comme chrétiens demeure tout entière. Combien il est important pour nous d’être remplis du sérieux que comporte notre vie chrétienne (et Dieu veuille le produire dans chacune de nos âmes), de comprendre que nous ne pouvons pas nous borner à une conduite extérieure, plus ou moins correcte, comme les professants sans vie, mais que notre état intérieur doit y correspondre. Si nous sentons combien nous avons manqué à notre responsabilité, disons en nous humiliant devant Dieu: J’ai péché contre toi! Cependant il reste une seule chose sur laquelle nous puissions compter, c’est que Dieu est fidèle. Dans sa grâce, il m’a amené à Lui. Je devrai faire toute sorte d’expériences, si, pareil aux Corinthiens, je n’ai pas commencé par le jugement complet de moi-même à la croix, mais Sa grâce ne peut changer; il est puissant pour me restaurer; je ne puis m’appuyer que sur Lui. Me fera-t-il défaut? Jamais! Si j’abandonne un instant seulement sa main, je tomberai; et combien de chutes honteuses et souvent retentissantes dans la vie du chrétien sont venues de ce que, se confiant en lui-même, il a abandonné le bras puissant et fidèle qui seul pouvait le soutenir!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Corinthians 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-corinthians-9.html.
 
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