Bible Commentaries
1 Samuel 9

versets 1-27

Chapitres 9 � 15 � Sa�l ou le roi selon la chair

Sa�l entre en sc�ne. Dans ces circonstances nouvelles, le caract�re de Samuel brille d�un �clat incomparable. Dieu lui avait dit: ��tablis sur eux un roi�; Samuel attend encore pour l��tablir que Dieu le d�signe. C�est l� le vrai caract�re d�un serviteur, la d�pendance dans l�ob�issance, le m�me caract�re qui para�t dans le Seigneur � la mort de Lazare (Jean 11:6). Cela est d�autant plus frappant que Samuel sert au sujet d�une chose qui r�pugne � son c�ur, mais si Dieu agit de m�me, comment Samuel ferait-il autrement! Dieu se met au service de son peuple pour lui choisir un roi selon les principes de l�homme. Il dit bien, en Os�e 13:11: �Je t�ai donn� un roi dans ma col�re, et je l�ai �t� dans ma fureur�, mais si Dieu exerce ainsi un jugement sur son peuple, il n�en est pas moins vrai qu�il a aussi un but de gr�ce. �Il sauvera�, dit l��ternel, �mon peuple de la main des Philistins; car j�ai regard� mon peuple, car son cri est parvenu jusqu�� moi� (v. 16).

D�autre part, ce choix �tait l��preuve d�Isra�l. Dans la chair, il demande un roi selon la chair; ni Dieu, ni Samuel, n�y mettent obstacle; au contraire, Dieu fait choix du plus excellent sujet que la chair puisse d�sirer, et Samuel le reconna�t comme tel: �Vers qui est tourn� tout le d�sir d�Isra�l? N�est-ce pas vers toi!� (v. 20).

Sa�l poss�de toutes les qualit�s naturelles d�un conducteur de peuple. Il est fort et vaillant, beau, grand, homme d��lite (v. 1, 2). Ses qualit�s morales ne sont pas moins remarquables: il est soumis, affectueux envers son p�re (v. 5), dispos� � �couter les conseils de ses inf�rieurs (v. 10), petit � ses propres yeux, soit dans sa tribu, soit dans sa famille (v. 21). Si, avec un tel homme, l�essai que Dieu va faire ne r�ussit pas, c�est, bien d�cid�ment, que l��tat de l�homme en g�n�ral ne laisse pas d�espoir.

Ajoutons encore que, sans cette �preuve du roi selon la chair, les voies de Dieu envers David, son oint, n�auraient pas �t� compl�tes. O� auraient �t� les souffrances et toute l�affliction de David, pr�lude n�cessaire de sa gloire, si Sa�l n�avait pas �t� suscit�?

Revenons maintenant au beau caract�re de Samuel. Dans les chapitres pr�c�dents, il prie, il interc�de, il consulte l��ternel; nous le voyons ici dans une relation d�intimit� plus grande encore avec Dieu. En lui, Dieu r�alise ce que nous trouvons au Ps. 32:8: �Je t�instruirai, et je t�enseignerai le chemin o� tu dois marcher; je te conseillerai, ayant mon �il sur toi�. Tandis que Sa�l n�est qu�un instrument aveugle des desseins de Dieu, Samuel en a la conscience, et est le confident de Son secret. �Un jour avant que Sa�l v�nt, l��ternel avait averti Samuel, disant: Demain, � cette heure, je t�enverrai un homme du pays de Benjamin, et tu l�oindras pour �tre prince sur mon peuple Isra�l� (v. 15). La communication lui en est faite sans qu�il la demande. Rien ne vient de lui; il re�oit directement, sans aucun interm�diaire, les pens�es de Dieu: �Voil� l�homme dont je t�ai parl�; c�est lui qui dominera sur mon peuple� (v. 17). Samuel a conscience de son don (v. 19), mais c�est pour communiquer la pens�e de Dieu � Sa�l. Avant que ce dernier l�ait rencontr�, il a d�j� ordonn� d�avance sa portion (v. 23). Aucune jalousie, quand il aurait pu en ressentir, lui, mis de c�t� par les anciens; la volont� de Dieu lui suffit, et il s�en r�jouit. L��tablissement d�un roi selon la chair est un mal, mais Samuel, chose assur�ment difficile, a appris dans la communion avec le Seigneur, � ne pas s�opposer au mal lorsque Dieu ne s�y oppose pas.

Remarquez encore dans ce chapitre, comment tous les �v�nements les plus insignifiants concourent � l�accomplissement des desseins de Dieu, du but qu�il s�est propos�: la perte des �nesses, les d�marches inutiles de Sa�l dans la terre d�Isra�l, la pens�e qui vient au serviteur, les jeunes filles allant � la fontaine, la pr�sence de Samuel ce jour-l� dans la ville, le sacrifice de prosp�rit�s, enfin chaque pas, chaque d�cision, chaque parole du proph�te, agissant en communion avec son Dieu.