Bible Commentaries
Ésaïe 43

L��ternel se souvient de son peuple et le ram�ne de la captivit� (1-7)

Et maintenant?: Apr�s toutes tes humiliations (�sa�e�42.25), une �re nouvelle commence (�sa�e�40.2).

Qui t�a cr��, form�. Isra�l doit son existence au libre choix et aux dispensations miraculeuses de J�hova, qui a �lu Abraham et lui a donn� une post�rit�.

Je t�ai rachet�. Dieu a rachet� Isra�l, lorsqu�il l�a tir� d��gypte. C�est � ce moment aussi qu�il l�a pris � lui pour en faire un peuple particuli�rement connu et aim� de lui entre tous les autres?: je t�ai appel� par ton nom. Comparez Exode�19.1-5?; Exode�20.2-3.

Le feu et l�eau repr�sentent toute esp�ce de danger (Psaumes�66.12)?: c�est ici l�image des plus grands p�rils qui puissent encore menacer Isra�l.

Cyrus, en prenant Babylone, acquiert, des droits sur Isra�l, qui y est captif?; mais bien loin d�en user avec rigueur, il cong�die ce peuple?; Dieu le d�dommage et le r�compense pour cet acte volontaire d��mancipation en ajoutant � l�empire perse l��gypte, Cus (l��thiopie, ici sp�cialement l��thiopie m�ridionale) et S�ba (M�ro�, la m�tropole �thiopienne, situ�e dans la partie septentrionale du pays). Ces pays furent effectivement conquis par Cambyse, fils de Cyrus. Comparez �z�chiel�29.18-20 o� l��gypte est donn�e � N�bucadnetsar en �change du peu de profit qu�il a retir� de son exp�dition contre Tyr.

Le retour de la captivit� prend ici les dimensions d�un retour bien plus g�n�ral?; �sa�e contemple le rassemblement final des membres du peuple d�Isra�l, dispers�s dans toutes les nations. Comparez �sa�e�11.11-12?; �sa�e�60.4 et suivants?; Psaumes�107.3.

Ceux qui portent mon nom?: qui, comme fils de Dieu (verset 6), portent le nom de leur p�re?; comparez Deut�ronome�14.1.

Pour ma gloire?: voyez verset 21.

Le salut promis au peuple de Dieu

Ce discours d�veloppe d�une mani�re compl�te l�id�e du salut qui est l�objet de toutes les promesses des chapitres pr�c�dents. Quatre parties?:

1. L�auteur du salut?: J�hovra, dont Isra�l doit �tre le t�moin et proclamer la louange, versets 8 � 13.
2. Le commencement du salut?: la sortie de Babylone, non moins glorieuse que la sortie d��gypte, versets 14 � 21.
3. Le motif du salut?: la gr�ce de Dieu qui pardonne le p�ch� de son peuple, versets 22 � 28.
4. Le couronnement du salut?: l�effusion de l�Esprit sur Isra�l et la conversion des pa�ens, �sa�e�54.1-5.

Isra�l est appel� � t�moigner que l��ternel est seul Dieu (8-13) (43.8 � 44.5)

D�apr�s �sa�e�42.19-20, le peuple aveugle et sourd, c�est Isra�l. Dieu ordonne au proph�te de le faire compara�tre pour qu�il lui serve de t�moin dans sa contestation avec les idoles. Si aveugle et sourd soit-il, il ne pourra refuser d�attester que d�s longtemps l��ternel lui a annonc� par ses proph�tes ce qui arrive maintenant et s�est fait conna�tre par l� comme le seul Dieu v�ritable (versets 10 � 12).

Les Gentils sont convoqu�s comme �sa�e�41.1, afin que, s�ils le peuvent, ils d�clarent que leurs dieux en ont fait autant.

Qui parmi eux?: parmi les faux dieux. Le mot cela d�signe les �v�nements qui vont s�accomplir, la chute de Babylone et la d�livrance des Juifs (verset 14).

Des pr�dictions anciennes?: des proph�ties donn�es autrefois par les idoles et attest�es par ceux qui les ont entendues?; voyez �sa�e�41.22?; �sa�e�41.26.

Les faux dieux ne peuvent produire de pareils t�moins (�sa�e�41.26). Mais J�hova a un t�moin de ce qu�il a pr�dit et fait?: son peuple. Nous entendons ici par mon serviteur Isra�l?: vous �tes, vous Isra�lites, mon serviteur. Ce peuple, pour lequel l��ternel a fait, d�s longtemps, des �uvres telles qu�aucune autre nation n�en a vues (verset 12?; �sa�e�44.7), peut attester qu�il est v�ritablement Dieu.

N�a �t� form� avant moi ne veut pas dire que J�hova a �t� form� avant les autres dieux?; il n�a pas �t� form� du tout?; cette expression s�explique par le fait que tous les dieux, hors lui seul, sont des dieux fabriqu�s.

Comparez �sa�e�14.27. L��uvre que nul ne peut emp�cher Dieu d�accomplir, c�est le ch�timent de Babel et l�affranchissement d�Isra�l (verset 14 et suivants).

La sortie de Babylone (14-21)

J�ai enroy� Cyrus, avec ses M�des et ses Perses, est d�j� en route. Voyez �sa�e�41.2?; �sa�e�13.3.

Tous?: la multitude qui remplit Babylone, ce rendez-vous des peuples (�sa�e�13.14?; J�r�mie�50.16).

Les Chald�ens eux-m�mes, les ma�tres du pays, devront fuir sur leurs navires. Babylone faisait un commerce �tendu par le moyen de la navigation sur l�Euphrate et le golfe Persique. On peut voir la description de ces navires de commerce dans H�rodote (I, 194).

Votre roi?: voir � �sa�e�41.21.

Description de la sortie d��gypte et de la destruction de l�arm�e de Pharaon (Exode�14.1-31). C�est une �uvre pareille que l��ternel va faire en faveur de son peuple. Comparez �sa�e�10.26 et �sa�e�11.15.

Il ne s�agit �videmment pas d�oublier les anciens bienfaits de Dieu?; mais le moment est venu de porter toute son attention sur l��uvre nouvelle et plus grande qu�il veut accomplir.

Nous avons ici un tableau po�tique du r�tablissement d�Isra�l, mais d�crit comme aboutissant � la gloire finale. Les images sont emprunt�es au retour du peuple � travers le d�sert. Comparez �sa�e�35.7-8.

Toutes les cr�atures sont associ�es � cette f�licit� des �lus. Comparez �sa�e�44.23?; Romains�8.19-22.

Ils raconteront�?: comme Isra�l chanta le cantique de louange apr�s le passage de la mer Rouge (Exode�15.1-21).

Isra�l ne doit son salut qu�� la pure gr�ce de Dieu qui pardonne son p�ch� (22-28)

On a expliqu� de bien des mani�res ce passage difficile. Voici le seul sens qui nous paraisse en rendre compte?: Isra�l a souvent n�glig� le culte c�r�moniel et il a manqu� en ne l�offrant pas comme il le devait. Mais ce n�est pas l�-dessus qu�ont port� les reproches que Dieu lui a adress�s, car ce n��tait pas l� le service auquel il tenait. Ce qu�il voulait et ce qu�il n�a pas obtenu, c��tait la fid�lit� du c�ur?: c�est par ses iniquit�s qu�Isra�l l�a irrit�. Les censures proph�tiques frappent les vices moraux bien plut�t que les n�gligences dans le culte. Je t�avais bien ordonn� ces c�r�monies, semble dire ici l��ternel, mais je n�ai pas insist� l�-dessus et si tu eusses fait le reste, je ne t�en aurais pas m�me parl�. Comparez �sa�e�1.11-12?; Os�e�6.4-7?; Mich�e�6.6-8?; Psaumes�50.8-13. J�r�mie (�sa�e�7.22) va plus loin encore dans l�expression de la m�me pens�e?; Dieu dit?: Je n�ai pas command� ces choses � vos p�res.

Le roseau odorif�rant d�signe une plante qui cro�t en Inde, en Arabie et en Syrie et qui entrait dans la composition de l�huile sainte.

Isra�l n�a donc aucun m�rite � faire valoir?: il n�a attir� sur lui que des ch�timents. Mais son Dieu maintenant lui pardonne.

C�est moi qui efface�. L�image est celle d�un livre dans lequel les fautes de l�homme sont enregistr�es (Daniel�7.10?; Apocalypse�20.12).

Pour l�amour de moi?: Dieu consent � les en effacer pour l�amour de lui-m�me, c�est-�-dire, non pas � cause d�Isra�l, qui n�est pas digne de cette gr�ce, mais pour sa propre gloire, qui serait compromise par la perdition d�finitive de son peuple (Exode�32.11-13?; Nombres�14.13-21).

L��ternel veut bien encore entrer en discussion avec son peuple?: peut-�tre celui-ci trouve-t-il injuste la sentence port�e sur lui?; qu�il rappelle donc ses m�rites et se justifie, s�il le peut. Comparez �sa�e�1.18.

Mais comment Isra�l se justifierait-il?? Toute son histoire, d�s son origine, n�est qu�une suite de p�ch�s

Ton premier p�re. Qui est d�sign� par ces mots?? Il ne s�agit pas d�Abraham (�sa�e�41.8?; �sa�e�51.2), auquel l�infid�lit� envers Dieu n�est jamais reproch�e. Il serait plus naturel de penser � Jacob (�sa�e�58.14), dont le nom revient constamment dans notre proph�tie et dont les fautes ne purent �tre pardonn�es qu�� la suite de son humiliation et de ses larmes (Os�e�12.3-5). Il serait le premier p�re du peuple d�Isra�l, en opposition aux patriarches, p�res des douze tribus. Mais on n�aper�oit ainsi aucun rapport entre les termes �videmment parall�les des deux parties du verset?: le premier p�re et les interpr�tes. Un autre sens est pr�f�rable. Les p�res d�Isra�l sont les souverains sacrificateurs qui se sont succ�d� � la t�te du peuple?; et le premier d�entre eux est Aaron, dont le p�ch� fut si s�v�rement puni par l��ternel (Nombres�20.23-28). Les interpr�tes sont les pr�tres et les L�vites, d�positaires officiels de la loi, qui furent en Isra�l les hommes de la lettre, les repr�sentants habituels du formalisme (quand ils n��taient pas ceux de l�idol�trie?; Exode�32.1-35) en opposition aux proph�tes, les hommes de l�Esprit.

C�est donc avec justice qu�Isra�l a �t� frapp�. Les princes du sanctuaire les sacrificateurs, ont �t� d�shonor�s c�est-�-dire d�grad�s, � l�image d�Aaron d�pouill� de ses v�tements sacerdotaux?: ils ont �t� destitu�s de leur minist�re et tra�n�s en exil. Isra�l a �t� mis � l�interdit (comme �dom �sa�e�34.5)?: il est devenu aux yeux des peuples un monument de la mal�diction divine et par l� m�me l�objet de leur ris�e et de leurs mauvais traitements.