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Bible Commentaries
2 Corinthiens 3

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versets 1-18

Le temps assez long qui s’est écoulé depuis notre dernier entretien me donne l’occasion de revenir un peu sur les pensées contenues dans les deux premiers chapitres de notre épître. Cette dernière présente un sujet particulier, le Ministère, son fonctionnement, la tâche qui lui incombe, et les qualités indispensables pour être un ministre de Christ, principes dont nous serons toujours plus pénétrés, à mesure que nous approfondirons ce sujet. Il est nécessaire de faire remarquer que le ministère a, dans cette épître, un caractère très étendu. Ce n’est pas seulement le ministère apostolique ou ministère de la Parole; car le mot traduit ici par «ministère» se traduit ailleurs par «service». En effet, nous avons tous un ministère. Si nous n’avons pas tous le ministère de la Parole, à chacun de nous le Seigneur a confié un service, et souvent le plus infime service aux yeux des hommes a une importance très grande aux yeux de Dieu. Plus tard, aux chap. 8 et 9, l’apôtre s’étend sur le service pécuniaire à l’égard des saints, montre comment il faut s’y prendre pour l’exercer, et s’estime heureux d’y participer lui-même. Pénétrons-nous donc bien de cette vérité: si nous n’avons pas un don de l’Esprit en faveur de l’Assemblée ou pour le monde, nous avons tous un service particulier auquel nous devons vaquer aussi soigneusement qu’à un service public. Si ce dernier a plus d’apparence aux yeux des hommes, il offre aussi plus de dangers pour celui qui l’exerce.

En considérant le premier chapitre, nous pouvons conclure que notre service pour le Seigneur, quand il s’allie à la confiance en nous-mêmes, sera toujours frappé, non pas de nullité — car il n’y a pas un de nous qui n’ait à passer, au cours de son service, par le jugement graduel et détaillé de lui-même — mais du moins frappé de faiblesse en proportion de l’importance que nous sommes disposés à nous attribuer. Comme nous l’avons vu, le plus grand des apôtres disait: «Afin que nous n’eussions aucune confiance en nous-mêmes»; «Moi qui suis moins que le moindre de tous les saints»; et encore: «Moi qui ne suis rien». C’est dans la mesure où cette vérité est réalisée que le ministère chrétien est béni. Ce jugement absolu de soi-même, l’apôtre l’exerçait pour être en exemple à ses frères et les encourager dans ce chemin.

À la fin du chap. 1, nous avons vu que l’objet du ministère est Christ; aussi l’apôtre s’occupe à faire ressortir ses gloires. Il montre ensuite que, pour présenter Christ il faut de la puissance, qu’il faut être oint et scellé du Saint Esprit. Rien n’est plus misérable que de présenter aux âmes la vérité de Dieu comme affaire d’intelligence, ou comme résultat de nos études, car de cette manière l’action de la Parole sur les consciences est annulée, l’Esprit de Dieu seul pouvant lui donner efficace.

Au chap. 2, le ministère n’a pas seulement pour but de présenter Christ, mais il a aussi une action dans l’Assemblée en vue de la discipline; seulement c’est en amour que la discipline doit s’exercer. Sans amour, elle n’est qu’un jugement légal qui n’a rien à faire avec l’Esprit de Dieu. À la fin du chapitre, le ministère est la présentation de la victoire de Christ aux hommes et la présentation du parfum de Christ à Dieu; immense responsabilité pour nous, mais aussi pour ceux qui rejettent notre témoignage!

Nous arrivons ainsi au commencement du chap. 3, où nous trouvons une fonction nouvelle du ministère. Ce dernier a pour but, non seulement de présenter le parfum de Christ dans le monde, mais d’y adresser une lettre de Christ connue et lue de tous les hommes, Les Corinthiens étaient sans doute la lettre de recommandation de l’apôtre, mais, pour Paul, cette lettre était absolument identique avec la lettre de recommandation de Christ. Paul n’avait point écrit son propre nom sur le cœur des Corinthiens, mais uniquement celui de Jésus. Combien de ministres de Christ, au lieu de suivre l’exemple de l’apôtre, ont, hélas pour triste fonction, d’écrire un nom d’homme, ou le nom de la secte à laquelle ils appartiennent, ou toute autre chose encore, sur le cœur des croyants!

Le Seigneur avait fourni à Paul les instruments nécessaires pour écrire la lettre de Christ, et il s’était acquitté fidèlement de sa tâche. Ses tablettes étaient les tables de chair du cœur, non les tables de pierre de la loi; sa plume et son encre, l’Esprit de Dieu; sa lettre, l’Église; son sujet, Christ — Christ, un seul nom, et rien d’autre, mais un nom qui contient en une syllabe les conseils éternels de Dieu, toutes ses pensées et toutes ses gloires!

Comme les Corinthiens, nous sommes le fruit du ministère de l’apôtre, ce ministère étant contenu dans la Parole de vérité; et, comme eux, nous sommes appelés à être la lettre de recommandation de Christ, connue et lue de tous les hommes; mais, remarquez-le bien, le ministère de l’apôtre est appelé ici, non pas à former des individus, mais un ensemble. L’apôtre ne dit pas: Vous êtes des lettres, mais vous êtes la lettre de Christ, quoiqu’il soit parfaitement vrai que tout chrétien, individuellement, doive recommander Christ devant le monde. Telle était l’importance de l’Église, de l’Assemblée de Christ, aux yeux de Paul.

À la fin de ce chapitre, il confie aux Corinthiens le secret qui leur permettra d’être cette épître de Christ, secret simple et élémentaire, s’il en fut. Il faut que nous tous, car il s’agit toujours ici de l’ensemble des chrétiens (v. 18), nous ayons pour objet la contemplation du Seigneur. Cette contemplation nous transforme graduellement à son image glorieuse, de telle manière que le monde puisse ne voir que Lui dans son Assemblée.

Ce même chap. 3 nous présente une autre fonction tout aussi importante du ministère chrétien. Il a un enseignement en vue. C’est pourquoi l’apôtre résume l’ensemble de la doctrine chrétienne dans la parenthèse qui s’étend du v. 7 au v. 16. Cette doctrine est en contraste absolu avec ce que la loi avait enseigné jusque-là. Or, parmi les chrétiens de nos jours qui prétendent connaître la grâce, combien peu la comprennent réellement et la séparent entièrement de la loi!

Nous trouvons donc ici la différence entre le ministère de la lettre, c’est-à-dire de la loi, et le ministère de l’Esprit. L’apôtre commence par montrer que le ministère de la loi est un ministère de mort. La loi promet, sans doute, la vie à celui qui lui obéira, mais un homme est-il capable d’obtenir la vie, même promise? Ce qui lui rend la chose impossible, c’est le péché. Or le péché n’est pas autre chose que la propre volonté et la désobéissance de l’homme. Ainsi la loi, tout en promettant la vie, est un ministère de mort. Elle condamne celui qui ne l’a pas suivie et le convainc de péché. Tout homme sous la loi se trouve donc sous un ministère qui le tue en prononçant sur lui la sentence de mort. C’est le sujet du chapitre 7 aux Romains. La loi anéantissait, une fois pour toutes, chaque prétention de l’homme à se mettre en règle avec Dieu et à obtenir la vie de cette manière.

En contraste avec le ministère de la mort, l’apôtre parle, non pas du ministère de la vie, mais de celui de l’Esprit, parce que le Saint Esprit, quand il agit, apporte la vie dans l’âme.

D’autre part, le ministère de la loi est un ministère de condamnation, tandis que le ministère de l’Esprit est un ministère de justice; mais il ne s’agit pas d’une justice humaine et légale, car l’Esprit est venu nous annoncer la justice de Dieu. Tel est le contenu même de l’Évangile, et c’est pourquoi l’apôtre y met une si grande importance. Il montre comment Dieu a pu concilier sa haine pour le péché (une justice qui doit condamner le péché) avec son amour pour le pécheur. La justice de Dieu est ainsi une justice justifiante et non pas une justice en condamnation. Cette conciliation de deux choses inconciliables ne s’est trouvée qu’à la croix de Christ où la justice et la paix se sont entre baisées. Il n’existait aucune chose pareille avant le ministère chrétien dont l’apôtre était le représentant. Ce ministère est le résumé de toutes les pensées de Dieu à l’égard des hommes. C’est par lui que nous apprenons à connaître Dieu dans toute sa gloire, dans toute la perfection de sa nature et de son caractère.

L’apôtre continue et dit: «Ce qui demeure subsistera... en gloire» (v. 11). Ce qui demeure, c’est le caractère même de Dieu. Il n’y a plus rien à ajouter à ce que Dieu nous a révélé de lui-même. Ce que Dieu est, sa gloire tout entière, s’est montrée dans l’œuvre qu’il a accomplie à la croix pour nous. Cette œuvre subsiste à jamais en gloire.

À la fin de ce passage, il est dit (v. 17): «Là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté». La loi était un ministère d’esclavage qui rendait l’homme incapable de s’approcher de Dieu; la grâce nous introduit en Sa présence, et nous pouvons y contempler sans voile la personne du Seigneur Jésus qui est devenu justice de Dieu pour nous. Comme nous l’avons vu déjà, avoir une pleine liberté pour entrer devant Lui, c’est posséder le secret par lequel on peut être réellement devant le monde une lettre de Christ. Considérer la gloire du Seigneur, nous transforme graduellement — de gloire en gloire — à Sa ressemblance. Cette transformation est partielle, car nous n’avons pas atteint la perfection et ne l’atteindrons jamais ici-bas.

Chapitres 3 et 4:1-6

Nous avons vu l’autre jour que tout ce passage présente l’opposition la plus complète entre le ministère de la loi et le ministère de l’Esprit. Les deux ministères ne s’accordent en aucun point. Celui de la loi est un ministère de mort et ne peut faire autre chose que condamner. La loi, dans son caractère le moins sévère, telle que Dieu la fit connaître à Moïse lorsqu’il lui donna pour la seconde fois les tables de la loi, ne pouvait cependant que condamner. Un régime où la loi est mélangée de miséricorde, régime sous lequel, de fait, Israël se trouvait, car ce n’était pas le régime de la loi pure, est mortel pour ceux qui l’acceptent. Maintenant encore, ceux qui, n’étant pas Juifs et s’appelant chrétiens, se placent sous ce régime mixte, n’ont à en attendre qu’une condamnation absolue, la loi n’étant pas seulement un ministère de mort, mais un ministère de condamnation. L’homme se trouve sous la sentence prononcée par la loi, et cette sentence est irrévocable. Tout homme placé sous la loi n’y rencontre pas autre chose que cela, mais Dieu emploie ce moyen pour le convaincre de péché, afin de l’instruire sur son propre état et de l’amener à reconnaître que la grâce de Dieu seule peut fournir un sacrifice qui le délivre de la malédiction de la loi. Par la venue du Seigneur qui apportait la grâce aux pécheurs, tout le système de la loi, comme moyen de justification, est tombé.

Si la loi est un ministère de mort et de condamnation, le ministère chrétien est, comme nous l’avons vu, le ministère de l’Esprit et de la justice. Mais nous trouvons encore autre chose dans le passage que nous venons de lire: l’Évangile que l’apôtre présentait était l’Évangile de la gloire et apportait la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ (4:4, 6). Souvent, dans les écrits de Paul, il est parlé de l’Évangile (ou bonne nouvelle) de la gloire. Beaucoup y voient seulement l’idée que le Seigneur, après avoir accompli l’œuvre de la rédemption, est monté dans la gloire. C’est en effet une bonne nouvelle, mais le terme va beaucoup plus loin. La gloire est l’ensemble de toutes les perfections de Dieu, mis en pleine lumière depuis la croix. Qui donc les fait connaître? Qui les met en évidence? Où puis-je les voir? Dans la face de Jésus Christ. C’est en Lui que Dieu a manifesté sa haine contre le péché, sa justice qui devait le condamner, et l’a condamné, en effet, en la personne du Sauveur. C’est là que Dieu a manifesté sa sainteté, une sainteté qui ne peut pas voir le mal, ni le supporter en Sa présence. C’est là que Dieu a montré sa majesté, la grandeur du Dieu souverain qui daigne s’occuper de ses créatures. C’est là que Dieu a fait éclater son amour, le point culminant de ses perfections, un amour qui a pris envers nous le nom sublime de la grâce. La grâce est venue nous chercher au fond de l’abîme où le péché nous avait plongés, afin de nous sauver et de nous amener à Dieu. Voilà ce qu’est l’Évangile de la gloire de Dieu. Au chap. 3:18, l’apôtre nous montre que nous pouvons tous nous présenter devant cette gloire et nous en pénétrer. Pour nous, aucune crainte devant la gloire: la justice de Dieu a été pleinement satisfaite par le don de Christ. Comment cette justice m’atteindrait-elle en condamnation puisque, après avoir atteint mon Sauveur, elle l’a fait asseoir à la droite de Dieu? C’est une chose passée; l’amour de Dieu a éclaté une fois envers moi. Je pense souvent à ce mot: éclaté. L’amour a été mis tout à coup en pleine lumière, à cet endroit sombre, où le Fils de Dieu, rejeté des hommes, a été crucifié. Puis-je voir un amour plus complet que celui qui a été montré à la croix?

L’apôtre compare maintenant la gloire, manifestée sous la loi, avec la gloire, pleinement mise en lumière sous le régime de la grâce. Il prend pour cela l’exemple de Moïse (v. 7). Il y avait une certaine gloire sous la loi, mais non pas la gloire. Vous pouvez vous en rendre compte en lisant le chap. 33 de l’Exode (v. 18) où, après le péché du veau d’or, Moïse demande à Dieu de voir Sa gloire. L’Éternel répond que ce n’est pas possible (v. 20-23); Moïse ne pouvait voir la face de Dieu; celui-ci demeurait seul dans sa propre gloire; la nuée était sa demeure glorieuse et personne ne pouvait y pénétrer. Ce n’est que sous le régime de la grâce que les disciples peuvent entrer dans la nuée et entendre le Père leur parler de son Fils. Malgré cette interdiction, l’Éternel fait connaître à Moïse «toute sa bonté» (Exode 33:19), c’est-à-dire une partie de sa gloire, dans la mesure où elle pouvait être révélée sous la loi (34:6, 7). Il semblerait au premier abord que nous entrons ici sous le régime de la grâce. En aucune manière. Dieu qui ne peut se renier lui-même, consent à mettre en avant qu’il est un Dieu de miséricorde, de bonté, de patience, mais tout autant un Dieu «qui ne peut tenir le coupable pour innocent, et visite l’iniquité des pères sur les fils jusqu’à la troisième et quatrième génération».

Moïse, le médiateur de la loi, était, pour ainsi dire, le seul homme en Israël qui ne soit pas lui-même sous la loi. Il connaissait quelques traits précieux du caractère de Dieu en grâce et pouvait en jouir. Dans ces conditions-là, il sort de devant l’Éternel et se présente devant le peuple (34:29-35). Qu’arrive-t-il? Sa face resplendissait! Les quelques rayons de la gloire de Dieu qu’il avait reçus brillaient sur son visage. La vue de cette gloire va-t-elle attirer le peuple? Bien au contraire: «Ils craignirent de s’approcher de lui». Ils avaient peur de la gloire, parce qu’elle contenait les éléments de leur jugement. Alors Moïse met un voile sur son visage. Ce fait est le point de départ de tout notre passage.

Mais Moïse ne met pas seulement un voile sur son visage, parce que les fils d’Israël n’auraient pas pu supporter cette lumière; il le met, afin que le peuple n’arrête pas ses yeux sur la consommation de ce qui devait prendre fin. Ils ne devaient pas voir la gloire. S’ils l’avaient vue, telle que nous la voyons, ils seraient sortis de dessous le régime sous lequel Dieu les avait placés et auraient vu Christ dans toutes les ordonnances de la loi. Le régime de la loi aurait été terminé, et toute la suite des voies de Dieu envers les hommes aurait été interrompue. Nous, nous voyons dans Sa face tout l’ensemble de la gloire de Dieu en notre faveur, et nous y découvrons des choses merveilleuses. Dieu se sert de ces découvertes, pour nous faire apprécier le trésor que nous possédons en Lui, et pour nous remplir du désir d’imiter notre modèle.

L’apôtre nous montre ensuite que ce voile, qui est sur la face de Moïse, se trouve aussi, pour les Juifs, sur les Écritures. C’est un jugement sur eux, selon Ésaïe 6. La seule chose qu’ils devraient voir dans les Écritures, c’est Christ, et c’est précisément la seule qu’ils n’y voient pas. Ils savent combien de lettres et de syllabes les Écritures contiennent, mais ils ne connaissent rien de la personne du Sauveur. C’est ce que nous trouvons ici: Le voile est sur la face de Moïse qui aurait pu les renseigner sur la gloire de Dieu; il est sur les Écritures qui leur auraient fait connaître Christ; puis, une chose encore: le voile est sur leurs propres cœurs! (v. 16).

Aujourd’hui, quelle différence! Nous pouvons considérer, à face découverte, la gloire du Seigneur! Le voile est ôté de la face de notre Moïse, le Seigneur Jésus; nous pouvons nous tenir devant Lui, pour le contempler en pleine liberté. Par la rédemption, tout ce que Dieu est, toute sa gloire, a été manifesté dans le Fils de l’homme et dans le Fils de Dieu. Le résultat de cette contemplation est que nous sommes transformés en la même image. Bienheureux les chrétiens qui entrent, avec cette pleine liberté, devant la face découverte de Jésus Christ, et sont assez occupés de ses perfections pour les reproduire dans leur marche ici-bas! Remarquez ces mots: «Nous tous, contemplant à face découverte». Point de voile sur la face de Jésus Christ, point de voile sur notre visage! Nos yeux sont ouverts, ouverts maintenant; les yeux d’Israël seront ouverts plus tard, selon Ésaïe 29:18, et selon notre passage (v. 16): «Quand Israël se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté».

Bien-aimés, Dieu nous a ouvert les yeux, mais nous devons les tenir ouverts. Nous pourrions très facilement les fermer; entre les mains de Satan, tout ce qu’il y a dans ce monde contribue à nous aveugler, si nous n’y prenons garde. Alors, perdant de vue la gloire de Dieu, il y a arrêt, et, qui pis est, recul dans notre développement spirituel, et le nom de Christ est vite effacé de nos cœurs pour être remplacé par les choses qui nous accréditent aux yeux du monde.

Après avoir parlé des Juifs, l’apôtre passe aux nations (4:1-6): «Nous recommandant nous-mêmes à toute conscience d’homme devant Dieu». Paul faisait le contraire de ce que Moïse avait dû faire: Rayonnant de la gloire qu’il avait contemplée dans la face de Jésus Christ, il se présentait devant le monde, portant sur son visage, comme Étienne, le reflet de cette gloire, fruit de l’œuvre de grâce accomplie pour les pécheurs. «Et si aussi», dit-il, «notre Évangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent, en lesquels le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’Évangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas pour eux» (v. 3, 4). Comment les nations ont-elles reçu cet Évangile? Il y a aussi un voile sur leurs cœurs. Ne le constatons-nous pas aujourd’hui chez le monde qui nous entoure et qui, portant le nom de Christ, est entièrement étranger à l’Évangile de sa gloire? En effet, Satan a réussi à jeter un voile épais sur le cœur des hommes qui se trouvent en contact avec la pleine lumière de l’Évangile.

L’apôtre (v. 6) était un vase d’élection, destiné à porter l’Évangile au monde. Dieu avait fait, à son égard, une chose merveilleuse, infiniment plus grande que même la création du monde, et certes, la création du monde n’était pas une chose sans conséquence! Lors de la création, quand «il y avait des ténèbres sur la face de l’abîme... Dieu dit: Que la lumière soit. Et la lumière fut». La lumière traverse les ténèbres, et dès ce moment elle brille. Mais, quant au cœur de l’homme: «La lumière luit dans les ténèbres; et les ténèbres ne l’ont pas comprise» (Jean 1:5). Aussi l’apôtre décrit-il ainsi l’état de son cœur lors de sa conversion: «C’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu, dans la face de Christ». La lumière de Dieu, bien autrement brillante que celle du soleil à la création, a relui dans le cœur de Saul de Tarse, et pareillement aussi au milieu des ténèbres de nos propres cœurs, pour se manifester là dans toute sa plénitude. C’est une nouvelle création, aussi supérieure à la première que le ciel est supérieur à la terre, une création qui a pour théâtre, non pas le monde tout entier, mais un pauvre cœur d’homme infirme et ténébreux, étroit et limité, que Dieu a rendu capable de le contenir Lui, ainsi que toute la lumière de sa gloire resplendissant dans la face d’un homme! Les choses vieilles sont passées; toutes choses sont faites nouvelles. Tout ce que Dieu est en amour est venu se loger dans un cœur d’homme, afin d’y resplendir. Mais dans quel but? Non pas afin que l’apôtre (et nous aussi) la garde pour lui-même, mais afin qu’elle brille et resplendisse au-dehors de tous ceux auxquels le ministre de Christ la présente. Sans doute, l’apôtre en jouit profondément pour lui-même et, je l’espère, nous aussi, mais le but de la lumière est de resplendir au-dehors, tout en remplissant de son éclat les cœurs dans lesquels elle est venue briller.

Puissions-nous apprécier cette immense grâce! Quelque faibles que nous soyons, et sans être des «vases d’élection» comme l’apôtre, Dieu nous a faits les dépositaires de tout ce qu’Il est dans la personne de Christ, afin que nous le manifestions au-dehors de notre vie, et que des âmes nouvelles soient amenées à sa connaissance, ou que d’autres soient encouragées par nous dans le chemin de la foi et du témoignage.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Corinthians 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-corinthians-3.html.
 
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