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Bible Commentaries
Osée 6

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-11

Chapitres 5 et 6:1-3

Plus d’espoir pour Juda et Benjamin. Le peuple retrouvera Dieu dans la grande tribulation. Appel pressant à se réveiller.

Le chap. 4:15 conjurait Juda de ne pas se rendre coupable. Peut-être y avait-il encore, de ce côté-là, quelque espérance! Le chap. 5 nous détrompe. Juda et Benjamin sont associés dans la même apostasie et dans le même jugement qu’Israël.

(v. 1.) — Ici le prophète s’adresse en premier lieu aux sacrificateurs, puis appelle l’attention de toute la nation et spécialement de la maison du roi qui, je n’en doute pas, est la royauté de Juda, celle d’Israël étant déjà condamnée d’avance. «C’est contre vous, ajoute le prophète, qu’est le jugement; car vous avez été un piège à Mitspa, et un filet étendu sur le Thabor». Le lieu de rassemblement du peuple, Mitspa1 et le Thabor, montagne centrale qui domine le territoire des dix tribus, sont devenus des pièges pour le peuple, la sacrificature s’étant prêtée aux pratiques idolâtres auxquelles on s’adonnait en ces endroits. C’était donc la sacrificature que le jugement devait atteindre en premier lieu. Les plus coupables sont ceux que leur position met le plus directement en rapport avec Dieu; ils seront battus de plus de coups. Quant à Éphraïm et à Israël, leur état n’est point caché au Dieu qui les connaît (v. 3), mais eux ne connaissent pas l’Éternel! Quelle parole écrasante! Ce peuple auquel Dieu s’était révélé, qu’Il avait mis en rapport avec Lui-même, auquel il avait fait connaître son nom et son caractère de Dieu saint, ce peuple avait préféré la fornication et la souillure à l’intimité des relations avec Dieu lui-même. Au milieu de leur dépravation, l’orgueil remplissait leur cœur! «L’orgueil d’Israël témoigne en face contre lui!» (v. 5). Quelle image de l’homme! Dégradé au suprême degré et enflé d’orgueil! Aussi «Israël et Éphraïm tomberont par leur iniquité», mais Juda, exhorté à ne pas se rendre coupable (4:15), «tombera aussi avec eux» (v. 5). Quand le jugement les atteindra, tous iront chercher l’Éternel avec leurs sacrifices. Ce qui est encore possible aujourd’hui sera inutile alors. Toutes leurs pratiques religieuses seront sans résultat: «Il s’est retiré d’eux!» (v. 6). Parole d’autant plus solennelle, que le même sort atteindra la chrétienté professante quand, au jour du jugement, elle viendra se prévaloir des privilèges qui lui avaient été octroyés. Oui, toutes les formes religieuses de la chrétienté professante ne la mettent pas en relation avec Dieu: les formes sont là, Dieu n’y est pas.

1 Je suppose que ce Mitspa est celui qui fait partie du territoire de Benjamin (Jos. 18:26 — 1 Rois 15:22; 2 Chron. 16:6; Néh. 3:7) et non pas le Mitspa d’au-delà du Jourdain dès longtemps abandonné. On trouve du reste six Mitspa différents dans l’Écriture. — Il est remarquable que, sauf le Thabor, tous les noms Guilgal, Bethel, Guibha, Rama, Mitspa cités dans ces passages sont ou avaient été compris autrefois dans le territoire de Benjamin.

«Maintenant», dit Osée, «un mois les dévorera avec leurs biens» (v. 7); peut-être une allusion à la fin du règne de Juda (2 Rois 25:3, 8).

Les v. 8-12 présentent la ruine commune du peuple tout entier. Peu importe que le jugement soit plus prochain pour les uns que pour les autres, il les atteindra tous, Éphraïm avec les neuf tribus, Juda avec Benjamin. «Sonnez du cor en Guibha, de la trompette à Rama. Criez dans Beth-Aven: Derrière toi, Benjamin!» Tous ces lieux faisaient partie ou avaient appartenu au territoire de Benjamin. Le mal allait l’atteindre et s’emparer de lui à l’improviste; les princes de Juda et Éphraïm subiront le même sort. Devant l’imminence du danger, commun à tous, «Éphraïm s’en est allé en Assyrie et a envoyé vers le roi Jareb, mais lui n’a pu vous guérir et ne vous a pas ôté votre plaie» (v. 13). Ce Jareb n’est pas un nom propre. Il signifie: «Il contestera». C’est un vengeur qu’Israël appelle à son aide. C’est Pul (2 Rois 15:19); ou Tiglath-Piléser quand il s’agit de Juda (2 Rois 16:7). Ce Pul conteste contre Israël, ou lui est hostile, au temps même où Israël le prend pour protecteur (voyez aussi 1 Chron. 5:26; voyez encore Osée 5:13; 7:11; 8:9).

Mais ce chapitre, comme les trois premiers, se termine par une parole d’espérance. L’Éternel ne sera pas à toujours comme un lion qui déchire sa proie, à l’égard d’Éphraïm et de Juda. «Je m’en irai», dit-il, «et je retournerai en mon lieu, jusqu’à ce qu’ils se reconnaissent coupables et recherchent ma face» (v. 15). Deux choses inséparables sont nécessaires, qu’il s’agisse de trouver Dieu comme pécheur, ou de le retrouver quand on s’est détourné de lui: la repentance et la conversion. Autrefois ils avaient cru rencontrer Dieu avec leurs brebis et leurs bœufs (v. 6), mais sans repentance et n’avaient trouvé qu’un endroit désert. Plus tard ils «se reconnaîtront coupables», et Zacharie nous en offre le touchant tableau (Zach. 12:10-14). Alors, d’un cœur contrit, le peuple enfin humilié, dépouillé de son orgueil, se convertira et recherchera la face de l’Éternel. Le fils prodigue se lèvera et ira vers son père.

«Dans leur détresse, ils me chercheront dès le matin» (v. 15). Par quel moyen Dieu amènera-t-il ce résultat béni? Une grande tribulation, la détresse de Jacob, viendra sur eux; ils auront à passer à travers la longue nuit des terribles jugements de Dieu. Réveillés par ces jugements, au lieu de dormir comme les autres, ils attendront leur Messie, l’Éternel, «plus que les sentinelles n’attendent le matin», et le trouveront à l’aube de ce règne millénaire où Israël restauré sera de nouveau: Ammi, le peuple de Dieu.

Les trois premiers versets du chap. 6 sont la continuation du dernier verset du chap. 5. J’ai cru longtemps qu’ils devaient être mis dans la bouche du peuple, mais la structure de tous ces chapitres m’a convaincu depuis qu’ils sont prononcés par le prophète, et ne sont pour le moment qu’une invitation à laquelle le peuple ne répond pas. «Venez», dit-il, «retournons à l’Éternel, car lui a déchiré et il nous guérira; il a frappé et il bandera nos plaies». Ô merveilleux appel de la grâce, à ces âmes courbées sous la douleur de la tribulation et auxquelles Dieu a enlevé toute ressource. Plus de montagne vers laquelle le pauvre oiseau, menacé des flèches de l’oiseleur, puisse s’envoler. Ce refuge, du moins, aurait offert quelque stabilité; il est ôté. Dieu cache sa face et l’âme en est épouvantée (Ps. 11:1; 30:7). Il ne reste plus de ressource qu’en Lui; retournons à Lui! Comme un lion il a déchiré le royaume à cause de nos péchés; il nous a justement frappés. Qui pourra recoudre, bander, guérir les plaies, sinon Celui qui les a faites? On sent ici la profondeur de l’humiliation, comme l’homme de Dieu seul pouvait la sentir, mais avec la foi pour soutien. La foi seule, en de telles circonstances, nous pousse à nous approcher de Dieu. Mais quelle réponse elle trouve! N’est-il pas bon d’avoir été affligé pour trouver une telle délivrance? «Avant que je fusse affligé, j’errais» (Ps. 119:67).

La chose n’est exprimée ici qu’à l’état d’espérance, mais d’une espérance réalisée par le prophète comme une certitude: «Dans deux jours, il nous fera vivre; au troisième jour, il nous mettra debout, et nous vivrons devant sa face, et nous connaîtrons et nous nous attacherons à connaître l’Éternel» (v. 2, 3). Aussi certainement que Dieu a ressuscité leur Messie d’entre les morts, car je ne doute pas que ce passage ne sous-entende la résurrection de Christ, Dieu ressuscitera aussi son peuple. Il est sans doute question ici de leur résurrection nationale, telle qu’elle nous est décrite au chap. 37 d’Ézéchiel, ce qui explique les deux jours nécessaires pour les faire revivre et le troisième pour les mettre debout. De même en Ézéchiel les ossements ne «se tinrent sur leurs pieds» par la puissance du Saint Esprit qu’après avoir été auparavant vivifiés (Ézéch. 37:10). Cette résurrection nationale, comme notre résurrection corporelle, à nous chrétiens, est donc liée à celle de Christ. Si les vagues et les flots du jugement ont passé sur le Messie, ils passeront aussi sur le Résidu d’Israël, qui en sortira comme Christ en est sorti, en résurrection. Le troisième jour est le jour où, selon l’Esprit de sainteté, Dieu intervint en puissance pour ressusciter Jésus d’entre les morts. C’est à quoi tout l’Ancien Testament rend témoignage. «Christ», dit l’apôtre, «a été ressuscité le troisième jour selon les Écritures» (1 Cor. 15:4). En effet, les Écritures nous montrent Isaac sous la sentence de mort jusqu’au troisième jour, où il est ressuscité en figure. Jonas, type de Christ, .mais aussi du Résidu, jeté à la mer tandis que le vaisseau des nations continue sa route, englouti dans le shéol, est rejeté le troisième jour sur la terre. Partout la résurrection de Christ est annoncée comme étant la conséquence nécessaire de sa mort. Au Ps. 16 il ne voit pas la corruption et connaît le chemin de la vie. Au Ps. 110, il monte en résurrection à la droite de Dieu, après qu’au Ps. 109, le méchant l’a fait mourir (v. 16). Au Ps. 8 il est couronné de gloire et d’honneur après avoir été fait, par la passion de la mort, un peu moindre que les anges. Tout cela, il l’a traversé pour son peuple céleste, mais aussi pour son peuple terrestre. Quand, au Ps. 42, toutes les vagues et tous les flots de l’Éternel ont passé sur l’âme de Christ et sur celle du Résidu, ce dernier peut dire: «Il est le salut de ma face et mon Dieu!»

Mais il y a plus encore ici qu’une résurrection nationale. Le prophète dit: «Nous vivrons devant sa face, et nous connaîtrons, et nous nous attacherons à connaître l’Éternel» (v. 2, 3). Une résurrection spirituelle est le fruit de la grâce, accompagne la nouvelle alliance faite avec Israël. C’est l’aube du jour millénaire. «Sa sortie est préparée comme l’aube du jour; et il viendra à nous comme la pluie, comme la pluie de la dernière saison arrose la terre» (v. 3). Ce ne sera plus, comme à la Pentecôte, la pluie qui accompagne les semailles, mais la pluie qui précède l’heureuse moisson du siècle à venir. Une nouvelle effusion du Saint Esprit sera la part de ce peuple restauré.

Ce passage, dicté par l’Esprit de Dieu, est propre à faire passer dans l’âme d’Israël, mais aussi dans la nôtre, quelque chose de sa délicieuse fraîcheur; car il nous occupe de Christ, de sa mort et de sa résurrection, gages assurés de l’avenir d’Israël et de notre part éternelle avec le Seigneur!

Chapitres 6:4-11 et 7:1-16

Le débat s’accentue et se fait plus pressant.

Comme au chapitre précédent, Éphraïm et Juda sont unis ici dans la même réprobation: «Que te ferai-je, Éphraïm? Que te ferai-je, Juda? Votre piété est comme la nuée du matin et comme la rosée qui s’en va de bonne heure» (v. 4). Que te ferai-je? Comme cela s’adresse à la conscience! Réponds toi-même. Diras-tu: Ton jugement est juste? Leur piété n’avait duré qu’aux toutes premières heures de leur existence comme nation, puis s’était envolée et avait disparu comme la rosée au lever du soleil.

Après s’être adressé au peuple d’Israël, Dieu étend son appel à tous les hommes: «Et mon jugement sort comme la lumière. Car j’ai aimé la bonté (ou la grâce), et non le sacrifice, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes; mais eux, comme Adam, ont transgressé l’alliance; là ils ont agi perfidement envers moi» (v. 5-7). Si sa grâce sort «comme l’aube du jour» (v. 3), son jugement sort comme le soleil quand il luit dans sa force (v. 5). Certes ce n’est pas Dieu qui désire le jugement; c’est l’iniquité de son peuple qui l’y oblige. Dieu veut chez l’homme la bonté et non pas les sacrifices. Mais son désir resterait stérile s’il s’agissait de ce que l’homme peut offrir. Où trouver la bonté dans le cœur d’un homme? Aussi Dieu ne se borne pas à cette exigence. Il veut ce qui se trouve dans son propre cœur à Lui: la bonté sous forme de grâce et de miséricorde. La bonté qu’Il aime, c’est la grâce envers le pécheur, la grâce venue par Jésus Christ. Quand les yeux de Dieu se reposaient sur cet homme, Il pouvait dire: «J’ai aimé la bonté». Cette bonté est allée jusqu’au sacrifice, au seul sacrifice que Dieu pût accepter, car il n’a pris plaisir à aucun des sacrifices des hommes (Ps. 40:7, 8). Aussi le Seigneur put dire: «À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie» (Jean 10:17). Le Seigneur cite deux fois ce passage du v. 6 dans l’évangile de Matthieu (9:13; 12:7): la première fois pour montrer que rien ne peut satisfaire le Seigneur que sa propre grâce; la seconde fois qu’il ne peut aucunement compter sur la bonté dans le cœur de l’homme.

De même, tous les holocaustes que l’homme pouvait offrir ne valaient pas «la connaissance de Dieu» (v. 6). Dieu s’est fait connaître à nous dans la personne et l’œuvre de son Fils. C’est la grâce, le salut, la vie éternelle. «Mais eux, comme Adam, ont transgressé l’alliance; là ils ont agi perfidement envers moi» (v. 7). Au lieu de commencer par la connaissance de la grâce, Juda et Éphraïm avaient été mis à l’épreuve, sous l’alliance de la loi, car il leur fallait apprendre ce qu’il y avait dans leur propre cœur. Au commencement Adam, placé, comme Israël, sous sa responsabilité, avait transgressé une alliance qui lui avait été imposée; Israël avait-il mieux agi quand Dieu lui imposait l’alliance du Sinaï? Non, dit l’Éternel, «là ils ont agi perfidement envers moi!»

Aux v. 8-10, le prophète revient à Éphraïm. Ce va-et-vient, de l’un à l’autre, est des plus touchants, montrant l’angoisse, la sollicitude pour Israël, l’indignation du fidèle prophète qui voit son Dieu méprisé de la sorte. «Galaad est une ville d’ouvriers d’iniquité, couverte de traces de sang. Et comme les troupes de voleurs guettent un homme, la bande des sacrificateurs assassine sur le chemin de Sichem; car ils commettent des infamies. J’ai vu des choses horribles dans la maison d’Israël: là est la prostitution d’Éphraïm!»

Chose affreuse! les villes de refuge elles-mêmes, Galaad (ou, je le crois, Ramoth de Galaad) au delà du Jourdain, et Sichem en Éphraïm, assignées aux lévites, étaient devenues des lieux de brigandage. Les sacrificateurs eux-mêmes assassinaient, sans doute sous prétexte d’être des vengeurs du sang, ceux qui se rendaient à Sichem. Ils dépouillaient des innocents en couvrant leurs meurtres du manteau de la loi! C’était dans le domaine d’Éphraïm, chef des dix tribus, que se commettaient les pires infamies! Mais voici que le prophète, selon son habitude, passe sans aucune transition d’Israël à Juda, auquel il venait de dire: «Que te ferai-je, Juda?» et lui jette un regard de compassion: «Pour toi aussi, Juda, une moisson t’est assignée, quand je rétablirai les captifs de mon peuple» (v. 11). Ne semble-t-il pas que l’Éternel devrait dire: Pour toi aussi, Juda, le jugement aura lieu? Non! «Dieu aime la bonté»; et se détourne du jugement pour considérer ce qui le suivra. Sans doute, Juda ira en captivité comme Éphraïm, mais cette captivité prendra fin. Nous trouvons ici le terme si souvent employé dans les prophètes, traduit littéralement: «Je tournerai la captivité», c’est-à-dire j’y mettrai fin pour amener la restauration de mon peuple. C’est comme un avant-goût de l’Évangile: Dieu annonce sa grâce à Juda coupable. «Une moisson t’est assignée», non point cette moisson terrible où le Fils de l’homme mettra sa faucille tranchante sur la terre pour la moissonner (Apoc. 14:16), mais une heureuse moisson, appartenant à Juda, aux captifs de Sion, quand ils diront: «Ô Éternel, rétablis nos captifs comme les ruisseaux dans le midi», et qu’il leur sera répondu: «Ceux qui sèment avec larmes, moissonneront avec chants de joie» (Ps. 126:4, 5).

Quel cœur, que celui de notre Dieu! Jamais il ne trouve son repos dans ses jugements. À peine a-t-il annoncé les calamités qui atteindront le peuple pervers et les hommes qui habitent sur la terre, qu’il s’arrête et vient trouver son repos dans le déploiement de sa grâce! Laissant le corbeau du déluge se repaître de quelque cadavre ballotté par les flots, la colombe vole à son arche, à son lieu de repos, portant dans son bec l’emblème de la paix qui va succéder au naufrage!

Au chap. 7, les images du prophète vengeur deviennent de plus en plus tumultueuses dans leur intermittence, comme un jet pressé de quitter le tuyau trop étroit d’une fontaine. Il s’agit de nouveau d’Éphraïm. C’est que le jugement est à la porte. Pas un instant à perdre si l’on veut y échapper! «Quand j’ai voulu guérir Israël, l’iniquité d’Éphraïm s’est découverte, et les méchancetés de Samarie; car ils ont pratiqué la fausseté, et le voleur entre, et la troupe des brigands assaille dehors. Et ils ne se sont pas dit dans leur cœur que je me souviens de toute leur méchanceté. Maintenant leurs méfaits les environnent, ils sont devant ma face» (v. 1, 2). Éphraïm avait été une bande de voleurs et de brigands (6:9), maintenant le voleur entrait dans sa maison et les brigands l’assaillaient du dehors. La Syrie, l’Égypte, l’Assyrie allaient tomber, tombaient déjà, sur la nation coupable. Elle était avec ses méfaits devant la face de Dieu, et penser qu’elle aurait pu s’y trouver avec sa repentance (6:2) pour obtenir la délivrance et le salut!

Comme nous l’avons dit, les images se pressent, se confondent; c’est l’indignation contre le mal, mais aussi c’est un dernier appel à Éphraïm.

«Tous, ils commettent l’adultère, comme un four allumé par le boulanger, qui cesse de l’attiser depuis qu’il s’est mis à pétrir la pâte jusqu’à ce qu’elle ait levé» (v. 4). Il parle ici de la religion des dix tribus, du mélange de l’idolâtrie avec le culte de l’Éternel. Ceux qui les conduisent ont conscience de ce qu’ils font et le font avec soin. Ils mettent le levain dans la pâte, la pétrissent jusqu’à ce qu’elle ait levé. C’est une image semblable à celle de Matt. 13:33, où le Seigneur caractérise le mal doctrinal introduit dans le christianisme. Ensuite il faut cuire à point ce pain levé pour qu’il devienne une nourriture acceptable. Ceux qui s’appliquent à cette tâche évitent soigneusement le four surchauffé; ils pensent échapper au jugement en gardant encore la «forme de la piété»; comme le boulanger, ils cessent d’attiser le feu pour que leur pain sorte du four et trouve de nombreux consommateurs.

Mais la corruption religieuse engendre la corruption morale, conduit à se moquer des choses sacrées, et aboutit à la violence. «Au jour de notre roi, les princes se sont rendus malades par l’ardeur du vin; il a tendu sa main aux moqueurs. Car ils ont appliqué leurs cœurs comme un four à leurs embûches: toute la nuit, leur boulanger dort; le matin, il brûle comme un feu de flammes» (v. 5, 6). Ici le four est l’image de leur propre cœur. Leur boulanger, leur conscience a dormi toute la nuit. Au matin, quand ils touchent au but de leurs désirs et de leurs convoitises, le feu, dont les flammes ont grandi pendant leur sommeil, les dévore sans qu’ils puissent échapper.

«Ils sont tous ardents comme un four, et ils dévorent leurs juges: tous leurs rois sont tombés; nul d’entre eux ne m’invoque» (v. 7). Ici ce sont eux-mêmes qui, comme un four, dévorent leurs juges et leurs rois. Cela est arrivé littéralement à Éphraïm et marque la date de cette prophétie contre les rois qui, depuis Zacharie, le dernier de la race de Jéhu, se sont succédé jusqu’au roi Osée sur le trône d’Israël. Nous lisons les détails de cette période en 2 Rois 15:10, 14, 25, 30; 17:1.

«Éphraïm s’est mêlé avec les peuples; Éphraïm est un gâteau qu’on n’a pas retourné. Des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas» (v. 8, 9). Ici l’image de la pâte levée continue à hanter le prophète. Éphraïm aurait dû être un gâteau sans levain pour l’Éternel; mêlé au levain des nations, il s’est allié à l’Égypte et à l’Assyrie. Mais ces nations sont devenues le four qui a consumé Éphraïm, ce gâteau «qui n’a pas été retourné», qui ne s’est pas repenti, dont la face n’a pas changé vis-à-vis de Dieu. Aussi toute sa force a disparu, a été consumée, et il ne le sait pas!

Sérieuse parole! Comme Éphraïm, la chrétienté d’aujourd’hui, mélangée avec le levain du monde qui a fait lever toute la pâte, le sait-elle davantage? Est-elle retournée vers Dieu? Elle pense améliorer le monde, proclame que les bonnes compagnies amélioreront les mauvaises mœurs et ne sait pas que c’est le monde qui la dévore. Que l’on se vante d’être protestant ou catholique, d’appartenir à une des innombrables sectes de la chrétienté, cette pensée dénote l’ignorance absolue de la faiblesse dans laquelle nous plonge l’alliance avec le monde: «Il ne le sait pas», dit le prophète. «Des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui, et il ne le sait pas!» (v. 9). Le déclin est arrivé, les cheveux gris parsemés sur Éphraïm le sont aussi sur la chrétienté de nos jours. Sa vieillesse penche déjà vers le sépulcre et elle ne le sait pas! Cette ignorance de leur propre état devrait convaincre la conscience de ceux auxquels Dieu s’est révélé! Sommes-nous pareils au prophète dont cette ignorance accablait le cœur? Et ce qui est pire encore, c’est qu’elle est mélangée d’orgueil. «L’orgueil d’Israël témoigne en face contre lui, et ils ne se retournent pas vers l’Éternel, leur Dieu, et ils ne le recherchent pas malgré tout cela» (v. 10). On pense si peu à Dieu, qu’on garde une haute idée de sa religion quand déjà le feu du jugement est préparé. Si le cœur se tourne vers Dieu il abandonne bien vite son orgueil religieux pour s’approcher de Lui, humble et repentant, seule attitude convenable à celui qui est convaincu de péché.

Mais l’orgueil va de pair avec l’inintelligence. «Éphraïm est devenu comme une colombe niaise, sans intelligence; ils appellent l’Égypte, ils vont vers l’Assyrie». Les rois d’Éphraïm s’imaginaient être d’habiles politiques en s’appuyant alternativement sur l’une et l’autre de ces nations ennemies. «Le filet est tombé sur eux». Cela s’est réalisé littéralement sous Osée, dernier roi d’Israël et sous ses prédécesseurs (2 Rois 17:4; 15:19, 20).

On voit, aux v. 13 à 16, quels avaient été les soins de Dieu envers Israël et son but à leur égard. «Et moi, je voulais les racheter». Telle est toujours, en tout temps, Sa première pensée envers l’homme, devenu par le péché esclave de Satan. Puis, à cause de leur méchanceté, il avait été obligé de les châtier; ensuite, ralentissant le cours de ses jugements, il avait «fortifié leur bras», et eux s’étaient servis de sa faveur pour «méditer du mal contre Lui» (v. 15). Voici, en quelques mots, l’énumération de ce que Dieu avait rencontré chez ce peuple obstiné: Ils s’étaient enfuis loin de Lui, s’étaient rebellés, avaient proféré des mensonges contre Lui; ils hurlaient de douleur sur leurs lits et ne songeaient pas à crier à Dieu et à l’implorer; leurs intérêts matériels les réunissaient (caractère de toute association humaine), mais ils ne sentaient nullement le besoin de se rapprocher de Lui: «Ils se sont retirés de moi». Au lieu de retourner au Très-Haut, ils se retournaient comme un arc trompeur, pour combattre contre Lui. Dieu avait beau sonder leur cœur pour y chercher ou y produire par sa grâce quelque fruit, il se heurtait de toute part à l’indifférence, au mensonge, à la rébellion, à la guerre ouverte.

Aussi (v. 16) leur ruine et celle de leurs princes insolents était inévitable. Ils s’étaient tournés vers l’Égypte et devenaient pour elle «un objet de risée». Ceux qui ont autrefois connu Dieu et marché, longtemps peut-être, dans son chemin et sous sa loi, rencontrent toujours le mépris du monde, quand, devenus infidèles à leurs croyances premières, ils ont cherché son amitié. Le monde, au lieu de les accueillir avec faveur, se moque d’eux, selon la mesure où leur témoignage avait été plus remarquable auparavant. Ils ont abandonné Dieu et son peuple, comme le fit Éphraïm, mais sans trouver l’estime du monde qui les tourne en dérision. Un arc qui trompe est jeté au rebut; le monde n’en veut pas, et Dieu peut-il en vouloir?

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Hosea 6". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/hosea-6.html.
 
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