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Bible Commentaries
2 Samuel 19

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versets 1-43

Chapitre 19:1-41

La grâce

Joab reprend David de sa faiblesse; Joab exhortant David! Mais qui donc avait amené ce mal et arraché les entrailles de ce père, sinon lui seul? Sans doute, c’était selon les voies de Dieu qui donnait cours au châtiment annoncé (12:10, 11), et David devait y reconnaître Sa main; mais malheur à l’instrument inique par lequel s’accomplissaient ces voies. Seulement ce n’était pas encore le moment de la rétribution. Dieu ne permet pas même que Joab soit remplacé par Amasa, comme David, froissé, en avait l’intention (v. 13). David obtempère au conseil de Joab. C’est, je n’en doute pas, parce qu’il reconnaît la justice des voies de Dieu à son égard. Lorsque, plus tard, il remet le jugement de Joab à Salomon, ce n’est pas de la mort d’Absalom qu’il l’accuse proprement, mais surtout du meurtre d’Abner et d’Amasa en temps de paix (1 Rois 2:5). David donc s’assied à la porte de la ville, où tout le peuple se présente devant lui.

Maintenant la discipline est terminée. En 1 Samuel, elle avait eu lieu pour garder David dans le chemin de la dépendance. Il n’y avait pas d’amertume alors, mais l’heureuse conscience de la faveur divine. Dans le deuxième livre, la discipline est amère, car elle s’accompagne de la conscience d’avoir déshonoré le Dieu saint. Mais aussi, quels fruits elle porte! Dieu remplit le cœur brisé, comme lui seul peut le faire, et la vie de Jésus se manifeste au dehors. Nous entrons dans une scène de grâce, de pardon et de paix, expression de ce qui occupe maintenant le cœur du roi.

Aux v. 10-16, c’est la grâce. Les dix tribus avaient trahi et abandonné David pour suivre l’inique Absalom; elles reviennent les premières et parlent de ramener le roi. David en a connaissance, et ouvre ses bras à Juda, si lent, si paresseux jusqu’ici à reconnaître le trône de son roi et qui aurait dû en porter la peine. «Vous êtes mon os et ma chair», lui dit-il (v. 13). Amasa avait été le chef de l’armée qui poursuivait David, d’autant plus coupable qu’il était, comme Joab, cousin du roi. «N’es-tu pas mon os et ma chair!» lui fait-il dire (Iv. 14). Sa grâce ne demande rien; bien au contraire, elle trouve son bonheur à faire du bien à ses ennemis.

Aux v. 17-24, nous trouvons le pardon. Le roi l’accorde à Shimhi qui, pour éviter le sort qui l’attend, vient faire sa soumission: «Ne m’impute pas d’iniquité... ne te souviens pas de l’iniquité commise par ton serviteur... Je sais que j’ai péché» (v. 20, 21). Abishaï, toujours le même (conf. 16:9), voudrait tirer vengeance de Shimhi. David l’arrête: «Qu’ai-je à faire avec vous, fils de Tseruïa? car vous êtes aujourd’hui des adversaires pour moi. Ferait-on mourir aujourd’hui un homme en Israël?»

Non, c’est le jour de grâce et de pardon. Quelle que soit la réalité des sentiments exprimés par Shimhi, David ne s’y arrête pas; il ne les juge pas maintenant; il lui en sera demandé compte plus tard, quand sa conduite les fera connaître (1 Rois 2:36-46). «Tu ne mourras point», dit David au coupable.

Aux v. 25-31, nous avons une scène de paix (v. 25, 31). Mephibosheth descend à la rencontre de son bienfaiteur; il avait mené deuil depuis le départ de David. Tsiba l’avait trompé et calomnié. Ici, l’on découvre un nouveau trait du caractère de Tsiba. C’était en compagnie du méchant Shimhi qu’il avait passé le Jourdain pour aller à la rencontre du roi (v. 17, 18). Le silence de David à son égard est caractéristique, mais, en apparence, c’est Mephibosheth que David reprend. Peut-être que, pour suivre David fugitif, son infirmité n’était pas un obstacle aussi insurmontable qu’il l’avait pensé. Peut-être avait-il, comme Jonathan, son père, un certain manque de courage moral pour s’associer aux dangers que courait son bienfaiteur. La chose ne nous est pas révélée, et nous en sommes réduits à des conjectures. Mais ce qui est certain, c’est qu’en l’absence de son roi, sa vie avait été une vie d’affliction, de deuil, de vœux et d’ardents désirs pour son retour (v. 25). Comment donc David peut-il le traiter si rudement? «Pourquoi me parles-tu encore de tes affaires?» (v. 30). Ces paroles rappellent un peu celles, en apparence si dures, de Jésus à la Syrophénicienne. Le Seigneur les prononçait pour mettre la foi de cette femme à l’épreuve. Quand un ingénieur a construit un pont, il y fait passer des fardeaux très lourds pour l’éprouver. Il en est ainsi des paroles de David. La précieuse foi de Mephibosheth est mise à l’épreuve, et il n’en sort qu’un parfum de dépendance et de renoncement à lui-même. Cette foi a trois caractères: Mephibosheth accepte la volonté de David comme étant la volonté de Dieu: «Le roi, mon seigneur, est comme un ange de Dieu: fais donc ce qui est bon à tes yeux» (v. 28). Cette volonté, quelle qu’elle soit, est bonne aux yeux de Mephibosheth, parce qu’elle l’est aux yeux de David (conf. Rom. 12:2). Il reconnaît, en second lieu, qu’il n’a aucun droit à la faveur du roi par sa descendance ou sa valeur personnelle: «Car toute la maison de mon père n’était que des hommes morts devant le roi, mon seigneur; et tu as mis ton serviteur parmi ceux qui mangent à ta table; et quel droit ai-je encore? et pour quel sujet crierai-je encore au roi?» (v. 29). Enfin, lorsque David reprend: «Je l’ai dit: Toi et Tsiba partagez les champs»1, Mephibosheth répond: «Qu’il prenne même le tout, puisque le roi mon seigneur, est revenu en paix dans sa maison» (v. 30). Il renonce à tous ses avantages temporels; il lui suffit que son seigneur ait retrouvé la place qui lui est due.

1 David ne l’avait pas dit (conf. 16:4), ce qui semble indiquer qu’il reconnaissait avoir erré en quelque mesure.

Ah! puisse notre foi, mise à l’épreuve, produire toujours de tels fruits!

À l’opposé de Mephibosheth, Barzillaï (v. 32-41) est éprouvé par l’offre de bénédictions temporelles. Il était très riche, mais bien différent du jeune homme que «Jésus aima», il avait mis sa fortune à la disposition du roi pendant son séjour à Mahanaïm (v. 33). Son grand âge ne l’avait pas empêché de se donner, corps et biens, au service de David. Celui-ci lui offre une récompense proportionnée à son dévouement: «Passe avec moi, et je t’entretiendrai auprès de moi à Jérusalem» (v. 34).

Mais Barzillaï n’avait pas travaillé pour une récompense et, ne s’en jugeant pas digne, la refuse. «Combien seront les jours des années de ma vie, pour que je monte avec le roi à Jérusalem? Je suis aujourd’hui âgé de quatre-vingts ans; puis-je distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais? Ton serviteur peut-il savourer ce que je mange et ce que je bois?... Et pourquoi ton serviteur serait-il encore à charge au roi, mon seigneur?» (v. 35, 36). Que son fils Kimham profite du fruit de son travail, loin de s’y opposer, il s’en réjouit (v. 37, 38). Plus tard, comme Mephibosheth à la table de David, les fils de Barzillaï mangeront à la table de Salomon (1 Rois 2:7).

Trois choses suffisent à cet homme de Dieu, outre le bonheur de voir les droits du roi reconnus au-delà du Jourdain et de le voir réintégré dans son royaume. La première est la belle promesse du v. 39. «Kimham passera avec moi, et je lui ferai ce qui sera bon à tes yeux; et tout ce que tu voudras de moi, je te le ferai». La seconde est qu’au moment de prendre congé de lui David lui laisse le gage de son amour: «Le roi baisa Barzillaï». Comme Énoch, il reçoit (par un baiser) le témoignage d’avoir été agréable à Dieu, dans la personne de son oint. La troisième est que le roi «le bénit» (v. 39). Jésus aussi, quittant ses disciples bien-aimés, étend ses mains pour les bénir et garde encore aujourd’hui la même attitude vis-à-vis de nous. Ses mains, quoiqu’invisibles, restent étendues sur nous, laissant dans nos cœurs la certitude de toute l’efficacité de son œuvre. Barzillaï retourne en son lieu avec la chaleur de l’amour, la joie des bénédictions, la promesse de David: «Tout ce que tu voudras de moi, je le ferai», et cette autre promesse glorieuse que son fils, que ses fils même, passeront avec le roi pour ne plus jamais le quitter et être assis à toujours à la table du roi de gloire!

Chapitres 19:42-44 et 20

Conflit entre frères

Pareil à David, le résidu d’Israël retrouvera en réalité, comme le peuple l’eut autrefois en figure, un chemin pour rentrer en Canaan. Le Jourdain, le fleuve de la mort, est ce chemin. Il faut être mort avec Christ pour entrer dans l’héritage et dans les bénédictions des promesses. Puis vient Guilgal (19:40), le lieu de la circoncision, où l’opprobre d’Égypte fut roulé de dessus le peuple. Pour la première fois, ces fidèles de la fin sauront en réalité ce qu’est la vraie circoncision du Christ, «le dépouillement du corps de la chair». Ils entreront dans le royaume de Dieu comme des êtres nés de nouveau.

Ce passage qui s’applique au résidu, s’applique aussi, quoique d’une autre manière, à nous-mêmes. Sans doute, nous sommes maintenant morts avec Christ; nous avons été circoncis, une fois pour toutes, dune circoncision qui n’a pas été faite de main, qui est la circoncision du Christ (Col. 2:11); nous ne pouvons pas être chassés des lieux célestes qui sont notre héritage; mais notre infidélité a nécessairement pour conséquence la discipline du Seigneur. C’est ainsi que nous pouvons et devons perdre la jouissance des choses célestes par une chute, et si nous ne sommes pas chassés de Canaan comme David ou le résidu, du moins lui sommes-nous devenus étrangers, étant rejetés dans le monde dont la grâce de Dieu nous avait retirés.

Il suffit pour cela d’oublier un instant, en retournant aux choses dont la croix nous a séparés, que la mort de Christ, comme le Jourdain et Guilgal, nous sépare du monde et de la chair. Alors, pour retrouver la puissance de ce que notre folie avait méprisé, nous sommes obligés de refaire en pratique le chemin jadis parcouru, de renouveler connaissance avec notre Jourdain et notre Guilgal et, par la repentance, de retrouver le but de la croix et la puissance de cette mort avec Christ, par laquelle nous avions été crucifiés au péché et au monde. Que Dieu nous donne de faire ces expériences avec sa Parole et non par des chutes positives. L’histoire de David nous apprend l’immense perte qu’une chute occasionna à son âme, malgré la perfection de la grâce qui se glorifia en le restaurant.

Du chap. 19:41, au chap. 20:2, nous assistons au dissentiment entre Israël et Juda. De fait, ni l’un ni l’autre parti n’avait pleinement raison. Israël avait trahi en masse, mais était revenu le premier après la mort d’Absalom (19:10); Juda s’était montré lent et paresseux d’abord, mais avait racheté ce peu d’empressement en répondant à l’appel de la grâce, alors qu’Israël délibérait encore (19:11-15).

Jalouses de cette décision de Juda, les dix tribus s’en plaignent au roi. Juda répond en faisant valoir ses liens étroits avec le fils d’Isaï et insinue qu’en ramenant le roi il n’a pas, comme d’autres, des motifs intéressés (19:42). Israël réplique: «J’ai dix parts au roi, et aussi en David j’ai plus que toi; et pourquoi m’as-tu méprisé? Et ma parole n’a-t-elle pas été la première pour ramener mon roi?» (v. 43). Tous ces discours sont de la chair. L’ambition de jouer un rôle dans les choses de Dieu, la jalousie en présence de l’activité de nos frères, l’amour propre blessé, la préoccupation de nous-mêmes, ne sont certes pas le fruit de l’Esprit et des affections divines. Juda, malgré sa position meilleure, ne vaut pas mieux que les dix tribus. «La parole des hommes de Juda fut plus dure que la parole des hommes d’Israël» (v. 43). Ceux qui ont raison agissent sans amour, et il ne peut en résulter qu’une division. Elle s’accomplit au chap. 20:1, 2. À l’instigation de Satan qui emploie Shéba, fils de Bicri, pour cette œuvre, Israël qui venait de dire: «J’ai dix parts au roi», s’écrie maintenant: «Nous n’avons point de part en David, ni d’héritage dans le fils d’Isaï» (v. 1). Tout Israël, pour une question personnelle, se sépare ainsi de lui; c’est ce que l’ennemi désire. Il est souvent difficile au début de deviner ses intentions, mais le moment arrive toujours où il se démasque et entraîne après lui les pauvres saints aveuglés. Quelle folie de préférer à David un «homme de Bélial», un Shéba, fils de Bicri, Benjaminite! Il en est toujours ainsi dans les luttes intestines du peuple de Dieu. Le but de Satan est de détourner les âmes de Christ. Peu lui importe ensuite que Juda reste attaché à l’oint de l’Éternel. Ce petit nombre n’est-il pas déconsidéré par le fait d’avoir été plus dur de parole que ceux d’Israël? Il est humiliant pour Juda d’avoir manqué dans le conflit, mais une chose lui reste: la grâce de David l’avait prévenu. «Vous êtes mon os et ma chair». C’était lui qui avait incliné leurs cœurs comme un seul homme en réveillant chez eux le sentiment de leur union intime avec lui, (19:14). Tout le mérite en revenait à David. Par sa grâce, «les hommes de Juda s’attachèrent à leur roi, depuis le Jourdain jusqu’à Jérusalem» (v. 2). La bénédiction est donc pour Juda, malgré sa faute, car il est gardé là où David se trouve.

Ayant repris sa place au milieu du résidu de son peuple, David purifie sa maison de la corruption qui s’y était introduite. Il n’en chasse pas ses femmes souillées, pour la réédifier sur un nouveau pied, car il était lui-même coupable de toute cette ruine. Le mal, les vases à déshonneur, la souillure, sont là. David en porte la peine et l’humiliation, tout en se purifiant personnellement de ces choses, afin d’être un vase à honneur pour l’Éternel. Il ne s’allie nullement au mal que, pourtant, il avait provoqué. Au contraire, sa séparation est publique.

Il comprend qu’il doit être désormais un «vase à honneur, sanctifié, utile au Maître, préparé pour toute bonne œuvre».

Ces choses, cher lecteur, s’appliquent à nous aussi. Nous traversons le temps de ruine, proclamé dans la seconde épître à Timothée. Nous ne pouvons rétablir la maison de Dieu, ni briser les vases à déshonneur, mais nous pouvons nous retirer de l’iniquité, portant ainsi le sceau du «solide fondement de Dieu» (2 Tim. 2:19-21).

David, décidé à renvoyer Joab, cherche à tenir la promesse faite à son neveu Amasa, en le faisant chef de l’armée (conf. 19:13); il le charge de rassembler les hommes de Juda pour poursuivre le fils de Bicri. Amasa tarde à s’acquitter de sa mission. Peut-être David manque-t-il de patience, car Amasa n’était pas un traître et il était déjà arrivé à Gabaon, non loin de Jérusalem, quand le corps d’Abishaï et l’élite sortaient de la capitale (v. 8). Le fait est que, par crainte du mal que Shéba pourrait faire, David retombe par Abishaï entre les mains de Joab. N’aurait-il pas dû consulter l’Éternel à ce renouvellement de son règne? Dieu qui avait incliné une fois le cœur d’Israël, ne pouvait-il le faire une seconde fois?

Joab, ambitieux sans scrupules, pour qui tout acte servant ses intérêts est légitime, redevient meurtrier pour la troisième fois, afin de reconquérir sa place.

Devant la ville d’Abel, la sagesse d’une femme arrête l’effusion du sang. La guerre fratricide prend fin par la mort de Shéba, le vrai coupable. Joab a lui-même une parole de sagesse; il accuse Shéba d’avoir «levé sa main contre le roi, contre David» (v. 21). C’était, en effet, entrer au vif de la question, car l’attaque de Shéba était dirigée contre le roi. La femme d’Abel se rend compte que juger le coupable est la seule chose à faire pour ramener la paix: «Voici, sa tête te sera jetée par la muraille» (v. 21). Il ne s’agit pas, comme on le dit si souvent, que chacun reconnaisse ses torts et s’en humilie; cela n’ôte pas le mal; mais celui qui avait levé sa main contre David devait être retranché.

N’est-ce pas ce qui devrait toujours avoir lieu dans les conflits entre frères au sujet de la doctrine? Les uns jugent, les autres acceptent l’hérétique, et la paix ne peut être rétablie que par le retranchement du méchant.

Ce chapitre se termine, comme le chap. 8:15-18, par l’énumération de l’ordre restauré dans l’administration du royaume. Ce qui suit est comme l’épilogue du livre.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Samuel 19". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-samuel-19.html.
 
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